Le point d’orgue de cette crise a été la destitution de Pascal Affi N’guessan, l’actuel président du FPI à l’issue d’une réunion extraordinaire du comité central qui s’est tenue hier jeudi.
«Le Comité Central après en avoir délibéré, déclare nulle et non avenue, la Décision N°001-2015/PP/FPI du 27 février 2015, portant réaménagement technique du Secrétariat Général en ce qu’elle viole cumulativement les dispositions statutaires et réglementaires du Parti et contrevient aux décisions expresses du Comite Central du 14 août 2014 ; décide de suspendre de toutes les activités du FPI sur toute l’étendue du territoire national et à l’international jusqu’au prochain Congrès du Parti, à compter de ce jour, le camarade PASCAL AFFI NGUESSAN, président du FPI, désigne le camarade ABOU DRAHAMANE SANGARE, 1er vice-président chargé de la stratégie et de la politique générale du Parti, pour assurer l'intérim du président du Front Populaire Ivoirien à compter de ce jour; informe toutes les structures du Parti en Côte d’ivoire et à l’étranger, ainsi que la communauté nationale et internationale, qu’en tant que président par intérim du FPI, le camarade ABOU DRAHAMANE SANGARE est dorénavant seul habilité à représenter et agir au nom du FPI, partout où besoin sera, jusqu’au prochain Congrès », lit-on dans le communiqué sanctionnant la réunion.
Ainsi donc Aboudrahamane Sangaré un fidèle de Laurent Gbagbo a été désigné pour assurer l’intérim. Mais le camp Pascal Affi N’guessan rejette en bloc cette nomination car selon eux, la réunion est illégale. « Je vous rassure, qu'il n'y a pas eu de réunion de comité central hier à Abidjan. Dans les textes du parti, seul le Président a le pouvoir de convoquer une réunion du comité central, ce que je n'ai pas fait hier, encore moins aujourd'hui. La réunion du comité central que j'ai convoquée, est prévue pour le samedi 7 mars. Donc, pour ma part, il n'y a eu aucune réunion du comité central », a-t-il déclaré Pascal.
Visiblement, le président “déchu” ne compte pas baisser les bras et s’attache à son post. A cet effet, il a laissé entendre que ceux qui ont annoncé sa « destitution ne font que de la pure propagande politique, de la désinformation. La vie du parti se poursuit et nous continuons de mener toutes les batailles ensemble, car l'unité demeure essentielle pour que nous puissions jouer notre rôle de parti d'opposition ».
La guerre ouverte au sein du FPI ne fait que commencer. Par cette désignation les fidèles de Gbagbo viennent de signifier à Pascal Affi N’guessan qu’ils ne comptent plus s’embarquer dans ses décisions prises. «Le Comité Central, prenant acte de la violation des textes fondamentaux par le président dans la conduite des affaires du Parti, notamment, de sa constante contravention des décisions arrêtées par ses instances, tient à constater préalablement et à juste titre, la défaillance notoire du camarade Pascal Affi NGuessan en matière de tenue de réunion statutaire, au regard des dispositions pertinentes des textes fondamentaux du Parti entrainant la paralysie du Secrétariat Général qui s’analyse comme une démission de son rôle», a souligné le communiqué.
La lutte s’annonce houleuse puisque le président Pascal Affi N’guessan ne veut pas de son côté se laisser faire.
En entendant l’issue de la bataille juridique qui aura certainement lieu autour de la légitimité et la légalité de cette réunion, il dispose d’un atout non négligeable. Des militants adhèrent à sa ligne adoptée et décriée depuis la crise postélectorale. Il faut rappeler cette dissension interne survient en marge du procès de la crise postélectorale au cours duquel beaucoup de membres du FPI ont été condamnés.
Anani GALLEY