Côte d’Ivoire : Menace de grève "illimitée" dans l’enseignement catholique

Afriquinfos Editeur
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"Nous avons décidé d'aller à la grève illimitée; très bientôt, d'ici le 18 mars si rien n'est fait nous allons aller à la grève illimitée", annoncent les responsables syndicaux des deux ordres d'enseignement, Arsène Diby et Nestor Kouassi, respectivement secrétaire général du Syndicat national des enseignants du primaire catholique de Côte d'Ivoire (Synepcaci) et du Syndicat national des enseignants du secondaire catholique (Synesca).   "Et si on ne veut pas répondre par la satisfaction de nos revendications, c'est avec regret que nous le disons, nous allons aller en année blanche", menacent-ils.

Les revendications des enseignants portent sur l'augmentation de salaire, l'augmentation des primes de logement au secondaire et l'institution de cette prime de logement au primaire, le paiement des arriérés de salaire, le paiement des congés payés, le profil de carrière et le paiement de la dernière tranche de l'aide de l'Union européenne (UE) estimée à 704 millions de francs CFA.

Les 5, 6 et 7 février, les enseignants avaient observé un arrêt de travail de 72 heures suivi d'un autre du 10 au 12 février pour dénoncer "la non-application dans son entièreté" d'un protocole d'accord signé avec leur hiérarchie après les mouvements du 7 février 2013.

Samedi à Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan), au terme d'une assemblée générale extraordinaire, les deux syndicats ont dénoncé "l'indifférence" affichée par leur hiérarchie et le " mépris", notamment, de la Direction nationale de l'enseignement catholique (Dnec). 

"En juin 2013, nous avons fait la grève et malgré le déplacement de nos militants à Abidjan pour se faire entendre la Direction nationale n'a fait que se barricader par de longs cordons de police alors qu'elle n'arrivait pas à payer les arriérés de salaire; durant tout le temps passé à Abidjan nous n'avons pas eu d'interlocuteur, personne n'est venu nous écouter", déplorent Arsène Diby et Nestor Kouassi. 

Les enseignants déterminés à faire aboutir leurs revendications exhortent les évêques à sauver l'année et  l'enseignement catholique qui bat de l'aile. 

"Nous leur demandons s'ils veulent sauver l'école catholique, qu'ils fassent tout pour que nos revendications soient satisfaites ", indiquent les syndicalistes.

Dans une note de service en date du 25 février, la Direction nationale de l'enseignement catholique a décidé de faire une ponction sur les salaires des enseignants en raison des grèves du 5 au 7 février et du 10 au 12 février menées "en violation des dispositions légales et réglementaires".