Côte d’Ivoire : L’ancienne Première dame ivoirienne transférée à Abidjan

Afriquinfos Editeur 37 Vues
3 Min de Lecture

Détenue depuis 2011 dans le nord de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo a quitté lundi 1er décembre, sa résidence surveillée, à Odienné pour Abidjan.

Le transfert s’est passé dans le plus grand secret, à tel point que les avocats de la défense de Simone Gbagbo eux-mêmes n’en n’ont pas été informés. Ce qui a valu une réaction immédiate de leur part.

Maître Habiba Touré et Maître Rodrigue Dadjé se disent surpris d’un tel procédé de la part de la justice ivoirienne et s’inquiètent par la même occasion du respect des règles procédurales. Les avocats disent toujours ignorer l’endroit précis où se trouve leur cliente dans Abidjan.  "Je suis quand même choqué que la rumeur soit plus informée que l'avocat de Simone Gbagbo. Ce que je peux dire, c'est que depuis le début de l'ouverture des assises, le parquet général m'a assuré qu'au moment venu, il m'informerait de comment elle serait transférée et de son lieu de détention", a déploré Me Rodrigue Dadjé sur la RFI.

Et d’ajouter: "Peut-être que le parquet général, le ministère de la Justice ou le pouvoir ivoirien ont d’autres impératifs qui m’échappent. Mais madame Gbagbo ne pourra être gardée dans un lieu de détention ultra-secret à l’insu de ses avocats. Parce que dans le cadre de la tenue des assises, il faudra bien qu’on puisse préparer sa défense. Cela fait partie des garanties d’un procès équitable."

Du côté du ministère ivoirien de la Justice, on invoque principalement des raisons de sécurité pour justifier du secret dans lequel ce transfert a eu lieu. Selon eux, si Simone Gbagbo et six autres détenus sont conduits sur Abidjan, c’est  pour procéder dans un premier temps à leur identification formelle par la chambre d’accusation en vue du procès en assises que l’on attend depuis la fin octobre.

La CPI accuse l’ancienne Première dame ivoirienne de "crimes contre l'humanité" commis durant la crise postélectorale. Mais le pouvoir ivoirien refuse de la transférer vers La Haye, estimant être en mesure de lui organiser un procès équitable en Côte d'Ivoire.

 Son mari, Laurent Gbagbo, est quant à lui emprisonné depuis plus de trois ans à La Haye en attente de son procès pour "crimes contre l'humanité", qui doit s'ouvrir en juillet 2015 devant la CPI.

P. Amah