Côte d’Ivoire: Guillaume Soro convoqué par la justice française

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C’est le site officiel de «Jeune Afrique» qui a donné l’information  ce lundi. Les faits remontent début 2011 lorsque le président ivoirien d’alors Laurent Gbagbo et sa famille ont été arrêtés par les forces  pro-Ouattara.

A la suite de «ce coup de force», son fils Michel Gbagbo a déposé une plainte pour enlèvement et séquestration, car il considère que les forces qui l’ont arrêté étaient des forces irrégulières. Incarcéré à la fin de la crise postélectorale de 2010-2011 sous la surveillance de membres de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, le fils de l’ex-président Laurent Gbagbo avait ensuite porté plainte en juin 2012 contre M. Soro pour "traitement dégradant et inhumain". Mais, en fin 2012, le parquet ivoirien avait clos l’affaire au nom de la souveraineté de l’État de Côte d’Ivoire.

Bras de fer judiciaire…

Le plaignant s’est donc constitué partie civile et a fini par trouver la juge Sabine Kheris, juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris, qui a décidé de poursuivre l’affaire. Dans le cadre de cette procédure, Guillaume Soro avait reçu fin septembre une convocation de la juge l’invitant à se présenter en tant que «témoin assisté» le 21 octobre. Une convocation à laquelle il n’avait pas répondu pour cause de contexte politique chargé dans son pays, dû à la  présidentielle qui se préparait. La juge ne se décourage pas et émet une deuxième convocation à l’endroit du Président de l’Assemblée nationale ivoirienne.Mais, pour ce dernier cette procédure est guidée par la «haine» que lui voue le camp du président déchu, Laurent Gbagbo.

L’Ivoirien aurait même laissé entendre, selon «Jeune Afrique» qu’il préparait une contre-attaque judiciaire avec ses avocats. «La délivrance de ce mandat n’est pas du tout choquante, bien au contraire. Étant donné qu’il n’a pas répondu à la convocation de la juge, celle-ci utilise simplement les moyens qui sont à sa disposition afin de pouvoir l’entendre. Rien d’exceptionnel dans cette situation», soutient pour sa part le plaignant.

De leur côté, Me Benoit et Me Mignard, les avocats français de Guillaume Soro, dénoncent dans un communiqué publié ce lundi «un mandat délivré en méconnaissance des pratiques et usages diplomatiques admis et reconnus». Selon eux, leur client dispose d’une immunité diplomatique, d’autant que ce dernier se trouve en France en mission, d’une part pour rencontrer ses homologues français et d’autre part pour prendre part à la Conférence sur le climat (COP21), en tant que représentant de la Côte d’Ivoire, dûment mandaté par le président de la République et par l’Assemblée nationale de son pays. Pour l’heure, l’intéressé n’a pas réagi officiellement, mais selon Me Benoit, «Guillaume Soro déposera dans les plus brefs délais une plainte pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de Michel Gbagbo».

 

Larissa AGBENOU