Côte d’Ivoire : Le gouvernement mobilise pour le financement de son plan national de développement

Afriquinfos Editeur
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Le "Groupe consultatif" est composé de représentants de la présidence et de la Primature, du ministère de l'Economie, du Plan national de développement et de la Banque mondiale.

Il a été mis en place par le gouvernement avec l'appui de la Banque mondiale pour mobiliser les financements extérieurs publics et privés nécessaires à la mise en œuvre du PND.

Le PND, un investissement de près de 12 000 milliards FCFA

Le PND, élaboré en avril 2012 par le gouvernement, se présente comme "le cadre de référence" dans lequel doivent s'inscrire "toutes les interventions majeures" du gouvernement au profit des populations pour la période 2012-2015.

"C'est un instrument de planification, il sert à guider l'action de l'État et des partenaires techniques et financiers dans le cadre de la mise en œuvre de politiques de développement durable", selon une note technique du ministère du Plan et du Développement.

Le PND prévoit un programme d'investissements publics et privés de l'ordre de 11 087,3 milliards de franc CFA sur la période 2012-2015.

Les investissements se répartissent pour 74,30% dans les secteurs, notamment l'agriculture, les infrastructures économiques, les transports, les mines et l'énergie, l'industrie et le tourisme.

Au total 12,93% sont consacrés à l'amélioration de l'accès des populations aux services sociaux de base tels que l'éducation, la santé et l'emploi et 8,13% des investissements dans les secteurs de la justice, de l'Etat de droit, de la défense, de la sécurité, de la paix et de la cohésion sociale.

Ces investissements devraient permettre aux populations ivoiriennes d'avoir accès à des services sociaux de qualité et de "vivre en harmonie dans une société sécurisée", avec une création de richesses "accrue" et les fruits répartis "avec équité" dans un environnement "sain" et un cadre de vie "adéquat".

Conditions de réussite du PND

Pour réussir ces investissements massifs dont 60% du financement est attendu du secteur privé et des partenaires au développement, le gouvernement ivoirien doit satisfaire un ensemble de "condition sine qua non".

Ces "préalables" tiennent majoritairement à la consolidation de la paix et à la normalisation de la vie socio-politique dans le pays après la crise post-électorale de 2010 qui a fait au moins 3 000 morts officiellement.

Après la présidentielle et en attendant les élections locales, le gouvernement a réussi à organiser les élections législatives malgré le boycott du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo et à installer l'Assemblée nationale, pour la première fois depuis 2002.

La fracture sociale reste toutefois visible et la situation socio-politique tendue avec le blocage du dialogue entre le gouvernement et l'opposition majoritaire favorable à Laurent Gbagbo qui réclame toujours la libération de ses responsables et militants détenus pour une vraie réconciliation nationale dans le pays.

Le gouvernement doit également miser sur une amélioration du climat des affaires et de la compétitivité de l'économie ivoirienne.

Il a, dans ce cadre, créé un tribunal du commerce et élaboré un code des investissements "plus attractif".

Pour le gouvernement, la réussite du PND sera liée également à une réforme des finances publiques et du système financier et bancaire sans oublier les capacités institutionnelles de gestion et d'absorption et l'amélioration de la productivité et l'accroissement des revenus agricoles.

Conçu pour mobiliser "toutes les énergies possibles" autour du PND, le "Groupe consultatif" aura pour tâche de regrouper autour du gouvernement ivoirien, les bailleurs bilatéraux et multilatéraux ainsi que les fonds souverains.

Il devra également présenter aux investisseurs privés les opportunités d'investissement et de partenariat public-privé qu'offre la Côte d'Ivoire.