Selon le président ivoirien, ce projet est l’une des «grandes ambitions du gouvernement». Et il faut 700 milliards de francs CFA afin de le réaliser. Un budget qui semble réellement conséquent. 4.500 salles de classes seront construites et plus de 5.000 enseignants seront recrutés. La plupart seront dans le primaire.
Sensibilisation
Nombreux sont les mineurs qui sont contraints de travailler dans les plantations de cacao, dans les petits commerces ou même comme des domestiques. Une campagne de sensibilisation doit aussi débuter afin de convaincre les parents de laisser ces dizaines de milliers d’enfants accéder au système éducatif. Selon le Programme international pour l’élimination du travail des enfants, un enfant ivoirien sur cinq travaille au quotidien ou occasionnellement.
Le Secrétaire national adjoint du syndicat de l’enseignement primaire et public ne cache pas sa joie suite à cette décision qu’il qualifie de ‘’petite révolution’’. «C’était une de nos revendications. Il ne faut plus qu’il y ait des enfants dans les rues», soutient Andjou Andjou. Il continue en affirmant «qu’il sera sans doute difficile de mettre en œuvre cette réforme». Difficile, parce que le temps est compté, le délai est très court. La prochaine rentrée est prévue pour septembre (dans deux mois).
Les enseignants saluent cette décision
Le Syndicat National de l’Enseignement Primaire et Public de Côte d’Ivoire (SNEPPCI) applaudit la décision du président ivoirien en attendant qu’elle soit effective. «Nous pensons que c’est une bonne décision, parce que depuis 2000, les Etats du monde ont pris l’engagement de promouvoir l’éducation pour tous», a affirmé, Paul Gnelou, Secrétaire général du SNEPPCI.
«Donc nous pensons que si l’école est rendue obligatoire, on peut atteindre cet objectif. Nous sommes au dessus des 70% pour le taux de scolarisation au niveau du primaire. Il y a donc près de 30% d’enfants qui n’arrivent pas à aller à l’école par manque d’infrastructures ou même par manque de moyens financiers des parents», a-t-il également souligné.
Selon Paul Gnelou, la décision concernant élimination du travail des enfants est salutaire. «Notre organisation, le SNEPPCI, lutte contre le travail des enfants et c’est pour ça que nous pensons que si l’école est obligatoire, alors les parents auront le devoir de scolariser leurs enfants», a-t-il affirmé. Il souhaite également que le recrutement des enseignants soit à la hauteur des ambitions présidentielles.
Innocente Nice
