Des bases militaires du pays ont été dimanche et lundi la cible d'attaques d'hommes armés qui ont occasionné au total la mort de 11 militaires et d'un assaillant.
Ce deuil a ramené la célébration des 52 ans de l'indépendance du pays à une proportion sobre, en lieu et place d'une fête éclatante à laquelle les populations s'attendaient. Les spectacles éclatés qui étaient organisés habituellement dans les quartiers d'Abidjan à la veille de la fête nationale n'ont quasiment pu se tenir, la plupart des habitants emparés par la peur ayant préféré rentrer chez eux.
Lors d'une intervention au cours de la cérémonie de décoration qui a suivi celle de la prise d'armes au palais présidentiel, la grande chancelière de l'ordre nationale Henriette Diabaté a rendu hommage à la mémoire des citoyens qui sont perdu la vie durant les différentes attaques.
LA FÊTE DE 2011 ENTACHÉE PAR UN AUTRE DRAME
En 2011, la première fête de l'indépendance post-crise électorale avait été également précédée d'un drame. Un autobus bondé de passagers avait plongé le 5 août de cette année-là dans la lagune, faisant 53 morts. Le gouvernement avait décrété un deuil national, et décidé d'annuler les festivités grandioses de la fête de l'indépendance pour les réduire à une simple prise d'armes.
"Nous sortons d'une crise aigüe. La fête de l'indépendance doit être l'occasion de nous égayer pour célébrer le retour à la normale. Nous ne comprenons pas tous ces événements tragiques qui surviennent à la veille", a déploré Martin Gnakalé, un habitant de Yopougon (ouest d'Abidjan). Celui-ci a souhaité que les Ivoiriens "se ressaisissent" pour que les prochaines célébrations de l'indépendance soient de véritables moments de réjouissances devant magnifier la cohésion sociale et la réconciliation nationale.
Dans une déclaration lue lundi soir sur les antennes de la télévision publique par le porte-parole du ministère de la Défense le commandant Léon Alla, le gouvernement ivoirien avait qualifié les attaques successives contre les casernes de "sabotage", au moment où le pays s'apprête à célébrer les festivités du 52ème anniversaire de son indépendance. "Ces actes visent à semer le trouble dans l'esprit des populations et des investisseurs qui affluent vers la Côte d'Ivoire, rassurés par l'indice de sécurité actuelle", avait énoncé le commandant Alla.
La Côte d'Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale qui a secoué le pays cinq mois durant, faisant au moins 3 000 morts et un million de déplacés. La sécurisation du pays se présente comme l'un des défis majeurs à relever par les autorités.