Lors d'une conférence de presse jeudi à Abidjan, le Conseil mené par Me Hervé Gouaméné, s'est interrogé sur "le cadre juridique" qui a conduit Charles Blé Goudé du Ghana en Côte d'Ivoire.
Arrêté le 17 janvier au Ghana, il a été extradé le lendemain matin en Côte d'Ivoire où il a été placé sous mandat de dépôt.
"Ce qui s'est passé est un enlèvement suivi d'une séquestration ", a estimé le Conseil dénonçant une "violation des droits" de leur client.
Si l'arrestation de l'ex-leader des farouches partisans de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo fait suite à un mandat d'arrêt international "alors la procédure d'extradition doit obéir à des règles", selon le Conseil.
"Le tribunal du Ghana où M. Blé Goudé a été arrêté doit tenir une audience pour statuer sur le mandat avant de l'extrader ce qui n'a pas été le cas", expliquent les avocats non sans relever que leur client n'a été présenté à aucun magistrat après son arrestation par la police ghanéenne qui l'a directement transféré à Abidjan.
"Le Ghana a de façon outrageuse violé les droits de Charles Blé Goudé", insiste son Conseil qui parle de "procédure purement politique".
A Abidjan, si le Conseil affirme que Charles Blé Goudé n'a pas été "brutalisé", il soutient toutefois que ses droits ont été également violés.
"Il n'est pas détenu dans les conditions légales et n'a pas le droit de communiquer avec ses avocats et sa famille", dénonce-t-il.
Selon les avocats, le juge d'instruction après avoir inculpé Charles Blé Goudé devait faire remonter son dossier au procureur de la République qui désigne son lieu de détention, "normalement une maison d'arrêt".
"Or, en l'espèce, nous ne savons pas où il est détenu et nous ne pouvons pas échanger avec lui pour préparer sa défense", déplorent-ils.
En exil depuis près de deux ans, Charles Blé Goudé, était recherché par les autorités ivoiriennes qui ont lancé un mandat d'arrêt international contre depuis la fin de la crise post- électorale en avril 2011.
Charles Blé Goudé, fer de lance des mobilisations populaires en faveur du régime, est accusé par Abidjan d'avoir contribué aux violences durant la crise de décembre 2010-avril 2011, provoquée par le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara reconnu vainqueur de l'élection présidentielle.