L’objectif de cet exercice était de renforcer les capacités de ces deux pays riverains du golfe de Guinée à assurer la sécurité de leurs approches maritimes.
Un premier briefing exhaustif a été réalisé le 13 mars en présence de toutes les parties, au mouillage devant Cotonou. Le 14 mars au matin, jouant le rôle d’un pétrolier civil piraté, le Mistral a envoyé un signal de détresse intercepté par le Centre Opérationnel Marine (COM) de la base navale de Lomé. La marine togolaise a déployé le patrouilleur Kara pour localiser le navire en détresse Une fois approché par le Kara, le Mistral a simulé des menaces de la part des pirates, selon des pratiques déjà observées lors d’affaires de brigandage ou de piraterie réellement survenues dans la zone. Le patrouilleur togolais a ainsi été amené à adapter son attitude et son pistage, sous la direction du COM de Lomé. Un aéronef de reconnaissance Epsilon, de l’armée de l’air togolaise a été déployé à l’occasion. A bord du Mistral, également chargé de diriger l’animation de l’exercice, tous les échanges entre le COM, le navire et l’aéronef ont été scrutés afin d’évaluer leur bonne adaptation au scénario.
A la frontière des eaux territoriales du Togo et du Bénin, le suivi du bâtiment piraté a été transféré au patrouilleur Zou de la marine béninoise qui a effectué un marquage efficace, épaulé par le sémaphore de Grand Popo. Ce passage de témoin, également analysé avec soin depuis le Mistral en vue de tirer les conclusions de l’exercice, a permis d’éprouver la coordination entre le COM de Lomé et son homologue béninois, le centre maritime de coordination (CMC) de Cotonou. Après avoir simulé un départ des pirates, une opération de reconquête du bâtiment de commerce a été conduite par l’équipe de visite du patrouilleur béninois, renforcée par celle du LV Le Hénaff,partageant les techniques d’investigation et de fouille.
A l’issue, au mouillage devant Cotonou, l’accueil à bord du Mistral de M. Issifou Kogui N’Douro, ministre d’Etat chargé des Affaires Présidentielles du Bénin, et de M. Jean-Paul Monchau, ambassadeur de France au Bénin, en présence des coopérants français chargés, à Cotonou, de développer le projet interrégional de sécurité maritime (ASECMAR), a permis de souligner les acquis de l’exercice et de dresser les perspectives d’amélioration de la coopération régionale dans le domaine. Chaque bâtiment du Task Group a ensuite fait relâche dans l’un des deux pays participants, à la mesure des dimensions de chacun, l’aviso à Cotonou et le BPC à Lomé où il a pu parachever l’œuvre accomplie et rendant compte aux autorités togolaises du bilan de l’exercice.
Corymbe est une mission de présence quasi permanente des forces armées françaises dans le golfe de Guinée, en place depuis 1990. Le dispositif est armé par un bâtiment de la marine Nationale qui peut être ponctuellement renforcé par des moyens terrestres et aéromobiles embarqués. Le dispositif Corymbe complète le dispositif français prépositionné en Afrique occidentale, au Gabon et au Sénégal. Il peut soutenir toute opération, en cours comme Licorne en Côte d’Ivoire, ou nouvelle comme des opérations d’aide aux populations, de sécurisation ou d’évacuation de ressortissants. Corymbe permet également la réalisation de missions de coopération bilatérale avec les pays de la région.
