Dans le village de Kijiba, situé à plus de 20 kilomètres vers l'est de la ville de Lubumbashi et qui comptait environ 700 personnes, le journaliste de Xinhua n'a vu que 7 personnes qui composent trois familles. D'après ces témoins, les autres familles ont fui vers Rwachi, une commune de Lubumbashi, afin d'éviter d'être victime des combats qui opposent les Forces armées de la RDC (FARDC) aux miliciens Bakata-Katanga.
"Le village est vide depuis la dernière attaque du mois de janvier de Bakata-Katanga contre l'armée", a déclaré Joseph Sendwe, habitant du village Kijiba, ajoutant que "nous demandons à l'ONU de venir nous aider afin de retrouver la paix dans notre village".
Une position des FARDC est située juste à 50 mètres de l'entrée du village pour assurer la sécurité de ces sept personnes qui vivent avec plus de 300 maisonnettes vides.
La Force de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) mène quotidiennement des patrouilles dans Lubumbashi et dans les zones avoisinantes malgré un effectif de 450 Casques bleus dans la deuxième vaste province de la RDC. Les soldats de la l'ONU soutiennent l'armée nationale sur des renseignements des zones affectées par les violences de Bakata-Katanga.
Dans la ville de Lubumbashi, les ONG internationales et les agences des Nations unies se sont organisées pour venir en aide aux déplacés internes surtout les enfants qui sont victimes du phé nomène Bakata-Katanga. Les enfants de moins de 18 ans qui ont été enrôlés par force dans le mouvement Maï Maï Bakata-Katanga ont été pris en charge par l'UNICEF et ses partenaires pour leur réunification et ré insertion sociale.
Par contre, dans le territoire de Kalemie, plus de 1.400 personnes sont oubliées par les agences humanitaires de l'ONU, ces personnes vivent depuis novembre 2011 à Mulange Rail, village situ é à plus de 31 kilomètres de Kalemie.
"Nous sommes oublié par notre propre gouvernement et ensuite par la communauté internationale. Depuis que nous sommes ici aucune autorité n'est venue nous visité et nous n'avons jamais été sécurisés par l'armée nationale, nous assurons de nous-mêmes notre propre sécurité", a déclaré Melwa Mukalamusi, chef du camp des déplacés.
D'après lui, ils ont été assistés deux fois par le Programme alimentaire mondiale (PAM) depuis 2011, c'est le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) qui avait construit ce camp pendant la même période. Les miliciens Bakata-Katanga ne sont pas des militaires ni même des personnes qui ont suivi une quelconque formation militaire, ils sont par contre des citoyens congolais originaires de la province du Katanga qui militent pour l'indépendance de la province minière du Katanga. "Ils n'ont pas une coordination nationale voir même une structure bien organisée, ils vivent dans la brousse et sont parfois nourris par les villageois", a expliqué à Xinhua un haut officier de l'armée à Kalemie.
"C'est la pauvreté qui les anime à bruler les villages non seulement la pauvreté mais aussi le problème politique de résoudre d'enlever la pauvreté", a déclaré le représentant du secrétaire général de l'ONU en RDC, Martin Kobler.
"Il faut améliorer la situation économique afin d'éviter ces pillages et des incendies dans les villages mais il faut faire ensemble avec le gouvernement et la société civile", a-t-il souligné.
Dans la réunion du conseil des ministres tenue lundi à Kinshasa, le ministre de la Défense, Alexandre Luba a aussi indiqué que les dispositifs ont été pris dans les territoires de Kipushi, Bukama et Pweto afin d'accélérer le désarmement des miliciens Bakata Katanga. Mais dans la province du Katanga, certains miliciens Bakata- Katanga qui se sont rendus aux forces gouvernementales ont déclaré au journaliste de Xinhua qu'ils sont en train de vivre dans des tr ès mauvaises conditions, "Nous maquons parfois même à manger, si j'ai trouvé une occasion de fuir, je partirais parce que j'ai laissé mon épouse et mes enfants dans la foret", a déclaré un ex- milicien Bakata-Katanga.
