RDC: la tension électorale inquiète des pays occidentaux

Afriquinfos Editeur
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Après les affrontements de la semaine dernière entre les partisans de la majorité présidentielle et de l'opposition,  respectivement à Mbuji-Mayi, à Lubumbashi et à Goma, on assiste sans cesse aux actes d'intolérance et d'intimidation entre les partisans de ces deux camps.

Au cours de sa campagne électorale dans la province du Bandundu, le candidat Vital Kamerhe et sa suite ont été victimes de jet des pierres de la part de des jeunes gens visiblement manipulés par certains acteurs politiques originaires de la province.

A Kinshasa, dans la commune de Ngiri Ngiri, deux candidats députés ont été agressés par des "Pomba", entendez, des jeunes  sportifs drogués, au motif qu'ils n'ont pas libéré de l'argent après leur communication.

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On note la destruction des affiches des candidats, des injures et explications musclées sur les plateaux de certaines chaînes de télévision entre les partisans de la Majorité présidentielle et ceux de l'opposition.

A ce bric à brac électoral teintée d'un climat de violence s'ajoutent des discours démagogiques tenus par des candidats qui, comme d'habitudes promettent monts et merveilles à ceux qui viennent écouter leurs messages.

Le climat politique pré-électoral suscite les inquiétudes de la communauté internationale, en l'occurrence, les principaux partenaires de la RDC qui ont décidé, depuis quelques jours, de passer à la vitesse supérieure, en tirant la sonnette d'alarme.

Le 11 novembre, les Etats-Unis a condamné les appels récents à la violence et autres discours incendiaires.

Les élections présidentielles et législatives en RDC sont "une étape importante pour la démocratie congolaise et devraient être une opportunité permettant aux congolais d'exprimer leur volonté collective d'une manière paisible et responsable", a indiqué le porte-parole adjoint du Département d'Etat Mark Torner dans un communiqué

Il a fait remarquer que les actions irresponsables, telles que l'incitation à la violence et la proclamation de la victoire avant le scrutin, sapent le processus électoral et sont fondamentalement anti-démocratiques.

"Nous demandons instamment à toutes les parties congolaises, à leurs leaders et à leurs partisans d'agir de manière responsable et de renoncer à la violence, laquelle n'a pas sa place dans un processus démocratique. Nous appelons aussi les candidats à promettre d'accepter les résultats d'un processus crédible. Nous rappelons aussi au gouvernement de la RDC sa responsabilité d'assurer un espace politique sécurisé permettant aux candidats de mener leurs campagnes librement et aux journalistes de les couvrir ", a affirmé M. Mark Toner.

"Le gouvernement des Etats-Unis réitère son soutien à ses partenaires congolais s'attelant à tenir des élections transparentes, crédibles et participatives dans lesquelles la volonté du peuple s'exprime pacifiquement", a conclu le porte- parole du Département D'Etat.

En France, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et européennes a également exprimé ses inquiétudes.

"A trois semaines des élections, le respect du cadre légal de l'action politique est d'une importance particulièrement crucial. La France appelle les autorités congolaises comme l'opposition à éviter toute déclaration ou action qui serait de nature à envenimer une situation déjà tendue. La République françaises invite donc les responsables politiques à appeler leurs partisans à éviter tout débordement ou toute confrontation violente", a expliqué le porte-parole du Quai d'Orsey.

Pour Paris, la tenue des élections crédibles, transparentes et apaisées doit être l'objectif commun et partagé des différentes forces politiques et tout appel à des actions violentes doit être proscrit.

Dans ce communiqué, Paris a exprimé le vœu que les acteurs du processus électoral, à commencer par les candidats eux-mêmes, privilégient le dialogue politique pour trouver une solution à leurs différends.

A Bruxelles, le ministre belge des Affaires étrangères Steven Vanackere et le ministre de la Coopération au développement Olivier Chastel ont déploré, dans un communiqué publié le 9 novembre, les incidents violents qui ont entaché le début de la campagne électorale en RDC.

"Les élections présidentielles et législatives prévues pour le 28 novembre 2011 s'appuient sur les élections historiques de 2006, et constituent une nouvelle étape importante de la consolidation de la démocratie en RDC", ont-ils affirmé.

Les ministres belges ont exprimé leurs inquiétudes face à la résurgence des violences dans le pays".

Dans ce contexte, les ministres belges trouvent inacceptables que la culture de la violence puisse émailler le processus électoral.

"La Belgique a toujours souligné que tous les partis, y compris l'opposition, doivent  être en mesure de participer au processus électoral en totale liberté, mais que ceci va également de pair avec des responsabilités", ont expliqué les deux ministres belges.

Ils ont appelé tous les acteurs politiques à prendre leurs responsabilités, à mener campagne pacifiquement, et à se soumettre au verdict des urnes.