Human Rights Watch demande l’arrestation du chef de milice Maï-Maï, Sheka

Afriquinfos Editeur
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"Les autorités congolaises devraient procéder à l'arrestation de Sheka pour viols de masse, qu'il soit candidat à un mandat ou pas. Ne pas arrêter un homme qui est tranquillement en train de faire campagne pour gagner des voix envoie le message que même les crimes les plus insignes ne seront pas punis", a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior au sein de la division Afrique à Human Rights Watch.

Pour Woudenberg, la campagne de Sheka pour les élections, en dépit du mandat d'arrêt lancé contre lui, montre l'inaction du gouvernement congolais contre ceux qui portent le plus de responsabilités dans les violences sexuelles et autres atrocités massives.

Sheka, leader d'une milice connue sous le nom de Maï-Maï Sheka, opérant dans le territoire de Walikale, fait l'objet d'un mandat d'arrêt congolais émis le 6 janvier 2011 pour viols de masse.

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Selon le rapport des Nations Unies publié en juillet 2011, il s' agit des viols d'au moins 387 civils dont 300 femmes, 23 hommes, 55 filles et 9 garçons, perpétrés entre le 30 juillet et le 2 août 2010, dans 13 villages situés le long de la route reliant Kibua à Mpofi en territoire de Walikale.

"Si le gouvernement congolais veut réellement mettre fin aux violences sexuelles, il doit faire preuve de volonté politique et arrêter les personnes impliquées dans des viols massifs", a indiqué Woudenberg, ajoutant que "C'est une parodie de justice que d'ouvrir un procès avant même que les principaux suspects ne soient en détention et alors que l'un des accusés fait ouvertement campagne pour un mandat électif."

HRW a rappelé également le cas de Bosco Ntaganda, un général de l'armée congolaise recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI), qui demeure en fuite et continue d' ordonner des attaques contre des civils et de commettre d'autres graves exactions.

Ntaganda, selon HRW, vit sans se cacher à Goma et joue un rôle important dans les opérations militaires dans l'est du Congo.