Dix candidats enregistrés à l’éléction présidentielle

Afriquinfos Editeur
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Au 11 septembre, le Bureau d'enregistrement et de traitement des candidatures (BRTC) de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a enregistré en tout 10 candidatures.

Outre le président sortant, on note Jean Andeka Djamba de l'Alliance des nationalistes croyants congolais (ANCC), Etienne Tshisekedi wa Mulumba de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Vital Kamerhe de l'Union pour la nation congolaise (UNC), Nzanga Mobutu de l'Union des démocrates mobutistes (Udemo), Léon Kengo de l'Union des forces du changement (UFC), Nicéphore Kakese Malela de l'Union pour le réveil et le développement du Congo (URDC), Joseph Kabila du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Adam Bombole du Mouvement de libération du Congo (MLC), et Antipas Mbusa Nyamuisi, du Rassemblement congolais pour la démocratie/ Kisangani mouvement de libération (RCD/KML).

Neuf contre un, tel sera le face-à-face électoral le 28 novembre 2011.

A ce jour, les partis de l'opposition se sont illustrés par la persistance de leurs divergences pour désigner un candidat commun, si les déclarations des ténors de l'opposition continuent à donner de l'espoir de trouver un terrain d'entente sur cette question.

Le premier candidat à se jeter à l'eau électorale est Jean Andeka Djamba, président de l'ANCC et avocat du barreau de la Gombe, qui a déposé sa candidature le 2 septembre. Il estime que comme le pays "a longtemps souffert des traumatismes politiques", il allait se présenter à la présidentielle de novembre comme la solution à ces problèmes. L'ANCC se targue comme le seul parti politique qui place Dieu au premier plan.

Parti de tendance centriste n'appartenant ni à la Majorité présidentielle ni à l'Opposition, l'ANCC ambitionne de gérer autrement le pays, le clivage " Opposition-Pouvoir", étant loin d'être le problème du retard du décollage de la RDC, selon cet avocat de formation, qui a déclaré que le problème de la RDC se trouvait plutôt dans le clivage Lumière-Ténèbres et que c'est dans ce clivage qu'il entendait " résoudre le problème du Congolais".

Etienne Tshisekedi wa Mulumba, 78 ans, est le deuxième candidat à déposer sa candidature, le 5 septembre. Il a déclaré avoir mis fin aux consultations avec les autres partis politiques pour désigner un candidat commun de l'opposition, confirmant ainsi ce que l'opinion savait de longue date qu'il n'était pas prêt à céder cette candidature commune arguant ses 30 années de lutte.

Vital Kamerhe, président national de l'UNC et Mobutu Nzanga, président national de l'Udemo, ont déposé leurs candidatures deux jours plus tard (le 7 septembre).

Pour Vital Kamerhe, 51 ans, considéré par le camp des Tshisekedistes comme une taupe pour le compte de la Majorité présidentielle, l'espoir de trouver un candidat commun de l'opposition était toujours possible, malgré la divergence de vues et la déclaration d'Etienne Tshisekedi.

Vital Kamerhe a annoncé qu'il allait continuer de discuter avec les autres partis de l'opposition pour trouver un candidat commun et que, par conséquent, "même en dernière minute ", l'opposition pouvait " faire des miracles".

C'est la candidature de Mobutu Nzanga qui a surpris les Congolais qui l'attendaient le moins. Le président de l'Udemo a expliqué que sa candidature était sérieuse: "Nous n'avons pas de jeu à faire avec qui que ce soit", indiquant que l'Udemo était déjà en discussion avec d'autres partis politiques en vue de former une future majorité politique.

"Il faut déjà envisager de futurs accords (…) En ce moment là nous allons décider avec qui nous allons faire ces alliances," a-t- il expliqué. Il a annoncé que le pays avait besoin de l'alternance politique qui doit se faire " dans le calme et dans le respect du vote des électeurs."

Lors de la présidentielle de 2006, le parti de Mobutu Nzanga avait noué des alliances politiques avec le Parti lumumbiste unifié (Palu) et à l'AMP (Alliance de la majorité présidentielle).

L'ancien vice-Premier ministre en charge de l'Emploi, Travail et Prévoyance sociale a divorcé d'avec la Majorité présidentielle après avoir été révoqué du gouvernement par le chef de l'Etat en mars 2011.

Léon Kengo wa Dondo, 76 ans, président national de l'UFC et président sortant du Sénat, est le 5ème candidat à la présidentielle à avoir déposé sa candidature le 10 septembre.

Candidat de l'opposition, groupe de Sultani Hôtel, qui a élaboré un programme commun de gouvernement, Léon Kengo wa Dondo s'est présenté comme le candidat qui peut conduire l'équipe pour appliquer ce programme. Il a affirmé "avoir une bonne connaissance de ce pays", de ses hommes, ses problèmes, ses défis, ses potentialités et ses relations, pour avoir dirigé tous les trois pouvoirs traditionnels de l'Etat (judiciaire, exécutif et législatif). Il a placé sa " candidature sous le signe de l'humilité, de la modestie, du sérieux, de la justice, de la paix et du travail rémunérateur".

Comme Vital Kamerhe, M. Kengo croit toujours à la chance d'avoir un candidat commun de l'opposition. "Nous ferons en sorte qu'il y ait un candidat commun. Je suppose que tous ceux qui sont dans l'opposition sont conscients qu'un seul candidat, c'est-à- dire un candidat commun voulu par toute l'opposition qui pourra recueillir tout le suffrage", a-t-il confié après avoir déposé sa candidature, ajoutant que "certains disent qu'il y a plusieurs candidats qui valent mieux que ceux qui veulent réellement briguer la magistrature suprême puissent se porter candidats et que les candidats déclarés puissent se concerter pour trouver en leur sein un candidat commun".

Par rapport à la déclaration d'Etienne Tshisekedi, désigné candidat de l'opposition aile paroisse Fatima, selon laquelle le dialogue avait pris fin, Léon Kengo a répondu qu"'il est difficile de dire que le dialogue a pris fin tant qu'on n'est pas arrivé à un consensus". Le leader de l'UFC a ajouté qu'il croyait en la bonne volonté des leaders de l'opposition de s'entendre sur le nom du candidat consensuel de l'opposition.

"Je suppose qu'au sein de ceux qui se portent candidats, il y a suffisamment de bonne volonté pour qu'on puisse arriver à ce candidat commun. Il n'y a pas de sourds. Il n'y a que des gens de bonne volonté et je crois en cette bonne volonté pour le grand bien de notre pays", a-t-il déclaré.

Le 10 septembre, un 6ème candidat a déposé sa candidature: le docteur Nicéphore Kakese, 55 ans, président de l'URDC. A l'occasion du dépôt de sa candidature, ce médecin vétérinaire qui réside en Afrique du Sud et à Lubumbashi a déclaré que depuis 14 ans, la RDC n'avait pas de garant pour assurer la sécurité territoriale et ramener la paix réelle, estimant que le peuple congolais a besoin d'un leadership fort et décisif, capable de ramener la discipline et l'ordre dans le pays, et d'un leadership capable aussi de ramener l'éthique et restaurer l'autorité de l'Etat.

Joseph Kabila Kabange, 40 ans, candidat à sa propre succession, a déposé sa candidature le 11 septembre dernier jour du dépôt des candidatures.

Adam Bombole, 54 ans, est le 8ème candidat ayant déposé sa candidature. Membre du MLC de Jean Pierre Bemba, grand absent à ce grand rendez-vous électoral, Adam Bombole va se présenter en indépendant. La candidature d'Adam Bombole intervient alors que le secrétaire général du MLC, Thomas Luhaka, l'autre aile du MLC reconnaît que son président, Jean-Pierre Bemba, détenu à la Haye, ne peut pas représenter son parti à l'élection présidentielle de novembre 2011.

Le 9ème est Oscar Kashala, 57 ans, de l'Union pour la reconstruction du Congo (UREC), l'un des candidats malheureux de 2006.

Le dernier à avoir déposé sa candidature est Antipas Mbusa Nyamuisi, 52 ans, candidat du RCD/KML et ministre de la Décentralisation et de l'Aménagement du territoire.