Potentiel de stockage de l’équivalent de trois ans d’émissions de gaz carbonique

Afriquinfos Editeur
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"Nous avons une responsabilité très importante. Nous avons mis en place des stratégies pour protéger la forêt, exploiter la forêt de manière judicieuse, étendre notre réseau d'aires protégées essentiellement forestières. A ce jour, nous sommes très avancés en matière de politiques et de stratégies. Nous sommes même classés parmi les leaders mondiaux", a-t-il expliqué.

Directeur chargé de la coopération internationale et de la planification à l'Institut congolais de la conservation de la nature à Kinshasa, Dr. Muamba a fait état de 7 programmes répartis sur l'ensemble du territoire congolais, en rapport avec l'adaptation et l'atténuation. "Pour le moment, nous sommes en train de mener des expériences de reboisement par exemple", a-t-il précisé.

Ces programmes traduisent notamment l'expérience du stockage de carbone à partir de la reforestation. "On va voir au fil du temps, avec le concours des paysans que nous associons, comment cette nouvelle dynamique va s'ajouter aux aires protégées qui existent pour nous assurer que nous allons effectivement avoir une grande capacité d'absorption du CO2 et être capables de tirer profit du crédit carbone", décrit le chercheur.

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Selon lui, "normalement, ces projets devraient être financés dans le cadre du crédit carbone qui permettrait alors de refinancer de nos populations à qui nous demandons de ne plus couper les arbres, pour ne pas créer de problème aigu de réchauffement climatique. La plupart de nos populations sont rurales. Il est question qu'elles ne soient plus dépendantes de l'exploitation de la forêt".

S'agissant de l'exploitation industrielle, il fait savoir qu'"elle est fortement réglementée. L'Etat congolais a des conventions signées avec des particuliers, qui ont l'obligation à la fois de reboiser partout où ils coupent, mais aussi dans leurs cahiers des charges il est inscrit l'obligation de contribuer au développement des populations qui sont riveraines à l'endroit où ils coupent les arbres".

Pour les nouveaux enjeux, l'Institut congolais pour la conservation de la nature a renouvelé l'essentiel de son personnel technique. "C'est pratiquement des universitaires presque partout. Etant donné que notre pays sort d'une guerre, les besoins sont énormes. On avait détruit toutes nos capacités de gestion, nous sommes en train de les reconstituer", assure Dr. Muamba.

Cet organisme s'occupe des aires protégées qui représentent aujourd'hui 11% des superficies occupées par les forêts du pays. "Pour l'année dernière, nous avions pratiquement brassé 20 millions de dollars et pour cette année, probablement nous allons frôler 30 millions de dollars", révèle le chercheur.