Confrontation des suspects au procès sur le meurtre de deux experts onusiens en RDC

Afriquinfos
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Kinshasa (© 2018 Afriquinfos)- En République Démocratique du Congo, le procès du meurtre de deux experts des Nations unies s’est poursuivi jeudi devant le tribunal militaire de garnison de Kananga, principale ville du Kasaï (centre), avec la confrontation des versions de deux prévenus et en présence d’une forte délégation de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

Les deux jeunes experts, la Suédo-Chilienne Zaida Catalan, 36 ans, et l’Américain Michael Sharp, ont été tués le 12 mars 2017 alors qu’ils enquêtaient sur des fosses communes au Kasaï, une région diamantifère du centre de la RDC qui a été le théâtre de la violence entre septembre 2016 et mi-2017, après la mort d’un chef coutumier de la milice mystico-religieuse Kamuina Nsapu, tué par les forces de sécurités congolaises.

Les experts de l’ONU Zaida Catalan et Michael Sharp, disparus dans le Kasaï le 12 mars 2017 et retrouvés morts le 27 mars.

A l’audience, 14 prévenus sur 26 étaient présent.  Le tribunal a d’abord entendu le chef du village où les deux experts ont été tués.

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« J’ai demandé à Manga et son groupe de ne rien faire contre ces Blancs parce qu’ils nous aident à développer nos villages. Manga a refusé (…). Quelques minutes après, j’ai vu un garçon de mon village qui m’a dit que les deux Blancs ont été tués sur l’ordre de Manga », a déclaré le chef du village, Constantin Tshidime Bulabula.

Appelé à la barre à son tour, Vincent Manga a tout nié, affirmant qu’il ne connaissait pas le chef du village.

Mais selon Kinshasa, ce sont des  miliciens Kamuina Nsapu qui ont tué les deux experts.

En décembre 2017, une enquête de deux journalistes présents au Kasaï au moment des faits pour Radio France Internationale (RFI) et l’agence Reuters, avançait que des agents de l’État congolais avaient participé à l’organisation de leur mission.

« Aucune nouvelle des deux agents de l’État, José Tshibuabua et Thomas Nkashama, arrêtés depuis plusieurs mois. Ce sont eux qui ont menti aux experts », a avancé jeudi la journaliste de RFI sur son compte Twitter.

Innocente Nice