Lomé (© 2025 Afriquinfos)- Quatorze personnes accusées d’avoir pris part aux manifestations contre le régime togolais en 2018, emprisonnées depuis leur arrestation, ont été condamnées à 10 ans de prison par la Cour d’assises de Lomé, dans la nuit de lundi à mardi 5 février 2025. Quatre autres accusés en fuite ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle assortis d’un mandat d’arrêt international.
Les accusés ont été reconnus coupables de « complot contre la sécurité intérieure de l’État » et « délit de groupement de malfaiteurs » pour avoir participé à une manifestation de l’opposition en décembre 2018, malgré l’interdiction des autorités
En 2017 et 2018, des manifestations organisées par l’opposition et la société civile ont eu lieu au Togo pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Ces manifestations ont été sévèrement réprimées et plusieurs manifestants ont été tués par les forces de l’ordre.
« Cette cour d’assises a manqué tout simplement d’audace. Elle n’a pas su tirer la conséquence des tortures subies par les accusés« , a déclaré mardi à l’AFP Darius Atsoo, l’un des avocats des accusés.
Dans cette même veine, Me Ferdinand Amadohoun, a contesté la décision de la cour, jugeant que les preuves présentées étaient insuffisantes pour justifier ces lourdes condamnation tout en envisageant d’interjeter en appel, mais seulement si ses clients le demandent.
« La tenue de ce procès constitue en soi un soulagement pour les détenus après des années d’attente », a commenté à l’AFP Esso-Dong Kongah, Défenseur des droits humains et Directeur Exécutif du Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH). « Toutefois, nous aurions souhaité au regard des débats sur les preuves et certaines irrégularités dans la procédure en plus de la torture, que les accusés soient simplement relaxés« , a-t-il ajouté.
A l’époque, le Service Central de Recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) affirmait détenir des preuves indiquant que ces individus préparaient des actions violentes comme la fabrication d’explosifs en vue d’attaques ciblées, dont les matériels avaient été saisis.
V.A.