Xinhua : Que fait l'OIF en matière de la jeunesse et de la culture dans l'espace francophone ?
Clément Duhaime : La jeunesse occupe une place de choix au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Les jeux de la Francophonie qui se tiendront à Nice en France au mois de septembre 2013 constitue un grand événement que la Francophonie met, après chaque 4 ans, à la disposition des jeunes enfin d'exprimer leurs talents. La particularité de ces jeux est qu'il réunit plus de 4 000 jeunes francophones venus de plusieurs horizons à la différence des jeux du Commowealth qui réunit seulement des jeunes sportifs. C'est aussi une originalité de la Francophonie d'avoir pensé à organiser des jeux de meilleures créations culturelles des jeunes prometteurs francophones. On a vu au Liban lors des jeux de la Francophonie comment les jeunes ont démontré des talents spectaculaires. Ensemble avec le secrétaire général Abdou Diouf, nous avons estimé qu'il est important de promouvoir la mobilité des jeunes dans l'espace francophone. C'est ainsi que, nous avons commencé modestement un certain nombre des jeunes parmi les 4 milles candidatures que nous recevons pour suivre une formation dans les différents domaines dans les pays francophones. Et, une fois terminée la formation, ces jeunes vont devoir donner un an de leur vie pour travailler à un projet de la Francophonie.
Xinhua. : Visiblement c'est un défi que vous relevez là ?
C. Duhaime : C'est un moment extraordinaire pour ces jeunes qui bénéficient de cette formation. Et, à l'initiative du secrétaire général de l'OIF, on va terminer pour l'année prochaine où nous profiteront de la conférence des ministres des pays francophones de 2011 pour déposer une politique renouvelée à l'égard des jeunes. Surtout en s'inspirant de ce qu'on a entendu au récent forum de Québec. Par ailleurs, chaque année on organise une école d'été pour les jeunes. A ce sujet, on l'avait fait à Tunis il y a deux ans avant la révolution où les jeunes tunisiens avaient échangé avec des jeunes de plus de 30 pays de l'espace francophone. Et, je suis très content de voir que ça été un des nombreux éléments où la voix des jeunes a pu justement se faire entendre pour le printemps arabe.
Nous avons envoyé une délégation des jeunes les plus engagés au sommet de RIO pour faire entendre leur voix comme on l'a fait aux Nations unies. De même, on a tenu un grand forum sur jeunesse et emploi vert au Niger à la demande du président nigérien qui avait lancé une grande politique visant à assurer l'autosuffisance alimentaire respectueux de l'environnement. Des jeunes ont plein de projets mais ils manquent des financements d'où il faut les aider. En outre, parlant de la place de la culture au sein de l'OIF, elle est l'ADN de notre organisation. Nous soutenons plusieurs projets dans le domaine culturel, par exemple dans le cinéma. C'est ainsi que nous comptons aussi répondre à la demande du président ivoirien Alassane Ouattara qui veut relancer, après la crise poste-électorale de 2011, le marché des arts et du spectacle africain qui permettait aux meilleurs de créations de ce continent de se faire voir. Donc, la culture doit être créatrice de richesses.
Xinhua : Parlons des enjeux de ce sommet. Pourquoi avoir retenu le thème "Enjeux économiques face aux défis environnementaux" ?
C. Duhaime : Le pays qui accueille est celui qui propose le thème du sommet. La RDC avait raison pour avoir choisie le thème de la gouvernance dans le domaine de l'environnement et de l'économie. On est la première organisation internationale à se réunir au lendemain de la grave crise économique. On a réalisé que l'Etat ne jouait plus son rôle de régulateurs de l'économie. Ils ont laissé jouer les forces économiques seuls sans jouer son rôle de protecteurs des citoyens. Comme il doit jouer en éducation ; il ne faudrait pas laisser les secteurs éducatifs venir se développer en parallèle avec les écoles publiques sans que les règles et exigences soient les mêmes.
Vous voyez, il y a quatre ans, la crise a du mal à se terminer. C'est pourquoi la gouvernance mondiale doit être réformée. Voyez votre pays une puissance environnementale avec son bassin du fleuve Congo qui subit en grande partie les conséquences que d'autres pays ont, pendant des décennies, amenées comme dégâts sur la planète. Et, la RDC veut se développer à juste titre aussi. D'où l'importance là aussi d'une gouvernance mondiale économique et environnementale soit l'enjeu des débats lors de ce sommet.
Xinhua. : Le XIVe sommet de la Francophonie s'inscrit dans la durée et, qu'en est-il des solutions dans le domaine d'intervention de l'OIF. Pensez-vous que l'OIF a tenu ses promesses ?
C. Duhaime : c'est à vous de juger. Moi, je suis un mauvais juge. Si on choisi soi-même et qu'on devait se donner une note ; c'est ce qui sont avec nous, qui participent ou bénéficient de nos initiatives qui doivent nous juger si nous avons atteint notre objectif ou pas. Mais, notre organisation est probablement plus moderne qu'elle ne l'était pas avant.