Les affrontements qui ont éclaté l'an dernier à Abyei, une région frontalière que se disputent le Soudan du Sud et le Soudan, ont contraint des milliers de familles à fuir en abandonnant leurs maisons et tous leurs biens. Bon nombre d'entre elles se sont réfugiées dans des villages reculés au nord de la ville d'Agok, où elles ont été accueillies par les communautés locales. La plupart de ces familles ne sont pas encore rentrées chez elles. « Lorsqu'elles ont fui l'année dernière, ces familles ont tout laissé derrière elles, y compris leurs cultures, qui étaient leur principal moyen de subsistance », explique Katia De Keukeleire, chef de la sous-délégation du CICR à Wau. « Leur arrivée fait peser un lourd fardeau sur les communautés d'accueil, dont les vivres étaient déjà limités. La saison des pluies approchant, il sera bientôt très difficile d'atteindre cette région. Les secours que nous avons distribués à temps pour les semailles aideront toutes ces familles à retrouver une certaine autosuffisance ; elles ont maintenant la possibilité de produire de la nourriture, qu'elles pourront utiliser pour leur propre consommation ou vendre. Elles ne peuvent pas se permettre de perdre une nouvelle récolte. »
La distribution de secours aux familles qui ont accès à des terres a eu lieu du 12 mars au 4 avril. Chaque famille a reçu des semences de cultures vivrières telles que sésame, arachide et sorgho, des outils aratoires, ainsi que des rations alimentaires pour éviter qu'elle ne consomme les semences.
Mme De Keukeleire ajoute que certaines familles craignent de retourner chez elles et de reprendre leurs activités agricoles en raison de la présence de mines terrestres.