"Tous les acteurs politiques nationaux et internationaux doivent créer un consensus politique afin de faire cesser les violences et redémarrer les services de base", a lancé Peter Maurer lors d'une conférence de presse.
Selon le patron du CICR, les récits des victimes de violences à Bangui et à l'intérieur du pays où il s'est rendu sont terrifiants.
"Les gens souffrent sous l'effet de violences, de nombreux cas de violences sexuelles sont signalés. Les besoins en eau potable, en soins de santé, en alimentation sont énormes. Ces violences doivent s'arrêter".
Face à la situation humanitaire dégradante, le CICR compte d'ici avril augmenter à 60% ses actions humanitaires en Centrafrique.
"L'opération en Centrafrique doit passer à 60%, faisant de ce pays le 8e bénéficiaire mondial du CICR", a noté le chef du CICR, rappelant que les humanitaires se sont confrontés à une "opération complexe" en Centrafrique depuis le début de la crise en décembre 2012.
L'organisation dresse un bilan de plus de 560 opérations chirurgicales à l'hôpital communautaire de Bangui pour les blessures par balles, à l'arme blanche, causées par des grenades et liées aux violences intercommunautaires.
La visite de Peter Maurer en Centrafrique intervient au moment où la capitale Bangui traverse depuis une semaine une nouveau flambée de violences, due à des affrontements opposant des milices d'autodéfense anti-Balakas (anti-machettes) et des hommes armés de confession musulmane accusés par celles-ci de complicité avec les ex-rebelles de la coalition de la Séléka qui avait porté au pouvoir le 24 mars 2013 son leader Michel Djotodia, poussé à la démission il y a plus de deux mois par les dirigeants d'Afrique centrale et la France.
Avec le Premier ministre du gouvernement d'union nationale Nicolas Tiangaye nommé par l'accord de Libreville du 11 janvier 2013, l'ex-chef rebelle était accusé d'attentisme face à la persistance des violences et de l'insécurité dans le pays.
L'ex-maire de Bangui Catherine Samba-Panza a été élue à sa place par le Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire).