Chidimma Adetshina, une candidate à Miss Afrique du Sud qui réveille des relents xénophobes au pays de Mandela

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Pretoria (© 2024 Afriquinfos)- Chidimma Adetshina, candidate retenue pour la phase finale du concours Miss Afrique du Sud, se retrouve au centre d’une vive polémique xénophobe sur les réseaux sociaux. Une polémique liée à ses origines nigérianes. La jeune femme âgée de 23 ans est accusée de ne pas être Sud-africaine de souche, parce qu’elle est issue de l’immigration.

La candidate a été invitée vendredi 02 aout 2024 par le ministre de la Culture du pays, Gayton McKenzie, à «prouver» sa nationalité. Le ministre a d’ailleurs écrit sur les réseaux sociaux percevoir une «drôle d’ambiance» autour de sa participation. «Pourquoi elle ne fournit pas simplement des documents qui prouvent qu’elle est Sud-africaine?», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision nationale.

 «Il y a de belles jeunes femmes sud-africaines qui risquent d’être privées de cette opportunité», a poursuivi Gayton McKenzie, connu pour ses positions xénophobes. Depuis l’annonce en juillet 2024 de sa qualification pour la finale de la compétition nationale de beauté, Chidimma Adetshina, étudiante en droit, (née à Soweto et dont le père est nigérian), est la cible d’attaques xénophobes.

Ces dernières semaines, les commentaires sur la nationalité de Chidimma Adetshina se sont multipliés. Personnalités politiques, célébrités ou simples internautes, tous ont un avis sur la nationalité de la jeune femme qui possède pourtant carte d’identité et passeport sud-africains, selon les organisateurs du concours.

L’étudiante a reçu le soutien de personnalités du monde de la Culture et de la Société civile. Comme l’ancienne médiatrice de la République, Thuli Madonsela. Cependant, plusieurs pétitions ont même été mises en ligne afin de l’exclure de la compétition. Plus généralement, l’Afrique du Sud connaît des tensions xénophobes à l’égard d’immigrés africains, qui débordent parfois en violences y compris mortelles, et qui ressurgissent régulièrement depuis une quinzaine d’années.

Le parti radical de gauche Economic Freedom Fighters (EFF) a exprimé sa solidarité envers la candidate, déclarant que les attaques à son encontre étaient des «vestiges de l’apartheid et de la colonisation, où les idéologies de division continuent de sévir dans notre société». «Il est particulièrement troublant de constater que les précédentes candidates d’origine étrangère n’ont pas fait l’objet d’un examen similaire lorsqu’elles étaient blanches ou asiatiques», a insisté le parti du tribun Julius Malema.

Ce n’est pas la première fois que l’origine d’une Miss fait polémique sur fond de xénophobie dans le showbiz international. En février 2024, la Japonaise Karolina Shiino, fraîchement élue Miss Japon, a dû renoncer à sa couronne après les nombreuses critiques sur son pays natal, l’Ukraine.

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