Parmi les 30 candidats qui pourront se présenter à l’élection, plusieurs poids lourds de la classe politique comme Martin Ziguelé, Anicet-Georges Dologuélé, ou encore Karim Meckassoua, tous des anciens ministres ont vu leurs candidatures validées. Une seule femme figure dans la liste, Régina Konzi, professeur d’anglais et candidate indépendante. L’actuelle présidente de transition, Catherine Samba Panza, ne pouvait juridiquement pas être candidate.
Selon la Cour constitutionnelle, François Bozizé ne pourra pas se présenter. Pour cause, l’ancien président n’aurait pas fourni la preuve de son inscription sur les listes électorales. «Il n’y a rien de surprenant, nous savions que la messe était dite. Il y a eu des pressions intérieures et extérieures pour écarter Bozizé. Mais, c’est une injustice», a réagi Bertin Béa, le secrétaire général de son parti, le Kwa Na Kwa (KNK) suite à la décision de la cour qui est sans appel.
A ce jour, l’ex-président centrafricain est sous le coup de sanctions des Nations unies et d’un mandat d’arrêt centrafricain pour son rôle présumé dans les violences et les tueries intercommunautaires dans son pays.
Vague de violences
Après l’annonce du rejet de la candidature de l’ex-président François Bozizé, les violences ont éclaté dans la capitale centrafricaine. Des barricades ont été érigées et des tirs entendus dans la capitale. La situation était surtout tendue dans les quartiers périphériques de la capitale comme Combattants et Gobongo, proches des fiefs des anti-balaka. Selon des sources sécuritaires, le calme serait revenu après la tombée de la nuit.
La Cour Constitutionnelle a également examiné les dossiers des quelques 1.800 candidats aux législatives qui se présentent dans les 141 circonscriptions du pays.
Au total, près de deux millions de Centrafricains sont inscrits sur les listes électorales.
Par ailleurs, l'organisation pratique des scrutins s'annonce complexe, notamment pour préparer et acheminer le matériel électoral dans tout le pays, pour cause, des chefs rebelles tenant des zones de province, ont fait savoir qu'ils s'opposeraient à la tenue de ces élections.
Ces scrutins, plusieurs fois reportés en raison essentiellement de la situation sécuritaire, devraient marquer le retour à une normalité institutionnelle dans le pays, plongé dans une crise sans précédent depuis les massacres intercommunautaires de fin 2013-début 2014. Le premier tour des élections présidentielle et législatives est officiellement prévu le 27 décembre, avant un éventuel second tour le 16 janvier 2016.Mais dès dimanche prochain, les Centrafricains sont appelés une première fois aux urnes pour un référendum sur l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Larissa AGBENOU