Ministre depuis le gouvernement d'union nationale formé le 3 mars après les accords de paix du 11 février à Libreville au Gabon, Dassane a été limogé par un décret du président de transition centrafricain Michel Djotodia publié samedi soir à Bangui avant d'être mis aux arrêts puis placé en garde en vue, en attendant une perquisition dimanche dans les nombreuses maisons qu'il possède dans cette ville, selon le ministre d'Etat en charge de la Communication.
"Tout porte à croire que Dassane recrutait des mercenaires et achetait des armes", a déclaré Gazam Betty à Xinhua peu après la publication du décret présidentiel limogeant le mis en cause qui, à en croire le ministre de la Communication, "n'avait pas de rébellion, il a utilisé son poste de ministre pour recruter des mercenaires".
En d'autres termes, Mohamed Moussa Dassane est accusé de préparer un putsch contre le pouvoir de Michel Djotodia, président de transition pour une période de dix-huit mois en principe jusqu'à la tenue de nouvelles élections présidentielle et législatives destinées à doter la République centrafricaine (RCA) de nouvelles institutions démocratiques qui lui permettront de retrouver sa place au sein de la communauté internationale où elle a été exclue après la prise du pouvoir de Djotodia le 24 mars.
Dassane, par ailleurs chef des Pêches, est présenté comme commanditaire de pillages à Bangui. "Il a lui-même supervisé le pillage de la maison de l'ambassadeur de Centrafrique à Pékin", affirme Gazam Betty qui fait en outre état de vols de véhicules, dont une vingtaine appartenant à des commerçants libanais et stationnés dans des concessions déclarées comme propriétés de l'ex- ministre.
"Il s'est enrichi en taxant les forestiers", laisse encore savoir le ministre de la Communication.