Yaoundé (© 2017 Afriquinfos) – Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mme Corinne Deléchat a séjourné à Yaoundé du 20 février au 6 mars 2017 afin de mener des entretiens sur un programme économique et financier triennal pour le Cameroun.
La mission des services du FMI et les autorités camerounaises ont entamé des échanges sur un programme économique couvrant la période triennale jusqu’en 2019 et qui tracerait la voie vers une reprise économique durable et une croissance plus forte et plus inclusive.
Cette mission fait suite au Sommet du 23 décembre dernier à Yaoundé, durant lequel les chefs d’Etat de la CEMAC ont souligné la nécessité de mener un travail résolu et concerté pour préserver la stabilité macroéconomique dans la région, et d’engager des discussions avec l’institution et d’autres partenaires techniques et financiers pour contribuer à la résolution des défis économiques de la région.
L’économie camerounaise a certes réussi à résister à ces chocs jusqu’à présent, affichant une croissance économique qui demeure relativement robuste, mais la dette publique s’est considérablement alourdie et les marges de manœuvre extérieures et budgétaires se sont sensiblement amenuisées. Dans cette conjoncture délicate qui touche profondément tous les pays de la CEMAC, des politiques résolues s’imposent sur le plan budgétaire et sur celui de la gestion de la dette afin de préserver la stabilité macroéconomique.
Les perspectives économiques à moyen terme restent positives car le Cameroun jouit d’une économie relativement diversifiée, et de grands projets d’infrastructures sont mis en exploitation. Ces perspectives sont tributaires de la mise en œuvre continue de politiques destinées à accroître les recettes intérieures non pétrolières et à rationaliser les dépenses tout en préservant les crédits en faveur de la croissance et de la protection des populations pauvres. L’équipe chargée de la mission a noté que la Loi de Finances 2017 constitue d’ores et déjà un pas important sur cette voie, et elle encourage les autorités à continuer d’élargir l’assiette fiscale non pétrolière et d’accroître l’efficience de la dépense, notamment en accordant la priorité aux dépenses d’investissement présentant le plus de dividendes de croissance.
Les services du FMI ont souligné qu’il était nécessaire de protéger, voire d’accroître, les dépenses sociales en faveur des couches de population les plus vulnérables, et ils ont salué l’intention des autorités d’étendre leur programme éprouvé de protection sociale. Compte tenu de l’augmentation rapide de la dette publique, les autorités devront particulièrement veiller à réduire le rythme des nouveaux emprunts, notamment ceux de nature non concessionnelle.
L’équipe et les autorités ont enregistré de très bons progrès vers la définition de mesures destinées à renforcer la performance de l’économie, à améliorer le climat des affaires afin de dynamiser l’investissement privé et de diversifier l’économie, et à assurer une croissance plus inclusive. Les entretiens se poursuivront durant les jours à venir dans le but de parachever ces accords et de parvenir à un terrain d’entente sur l’ensemble des politiques économiques et financières qui constitueraient la base d’un programme économique appuyé par le FMI.
Innocente Nice