L’état de mise en œuvre des recommandations de la session antérieure, l’examen des points de blocages relatifs à la mise en œuvre de certaines réformes : voila les sujets qui ont été au cœur des travaux de cette rencontre. Un projet devant permettre à la CEEAC et à ses Etats-membres de définir et d’adopter un Programme régional pour l’amélioration du climat des affaires en Afrique centrale, a également été adopté à l’unanimité.
Ce nouveau Programme, le PRACAAC. reposera sur cinq composantes majeures : le renforcement de l’intégration régionale ; la facilitation du dialogue public-privé ; la promotion d’une administration moderne et connectée ; l’amélioration de l’efficacité des systèmes judiciaires, et une plus grande adéquation emploi/formation.
"Ce Programme s’inscrit dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires en vue d’augmenter l’attractivité de notre région où les principaux indicateurs de l’économie n’ont cessé de décliner, suite au ralentissement des investissements tant étrangers que nationaux", a anoncé Carlos Bonfin, Directeur des politiques macroéconomiques, commerce et industrie à la CEEAC.
Assertion que Zounguere-Sokambi, Ambassadeur, Représentant permanent de la CEEAC auprès de l’Union Européenne (UE) partage : "l’Afrique centrale doit s’imposer plus que jamais comme le relais de croissance de demain pour les entreprises. Nous devons nous positionner comme environnement propice aux affaires, comme champ d’investissement », a t il indiqué.
"Le climat des affaires dans la CEEAC n’est pas favorable à l’épanouissement des investisseurs tant nationaux qu’internationaux", analyse de son côté Bertille Mapouata, directrice de la Coopération au ministère de l’Economie, des finances, du plan, du portefeuille public et de l’intégration du Congo.
"Au sein de cette sous-région, il y a deux groupes de pays : ceux qui arrivent à susciter des investissements locaux et étrangers et ceux qui n’y parviennent pas", enchaîne-t-elle. "Pour attirer les investissements, il faut un cadre règlementaire, notamment dans le domaine des partenariats public-privé. Or, beaucoup de pays n’en ont pas. Ensuite se pose la question de la capacité du gouvernement à donner confiance aux investisseurs, afin que ceux-ci puissent espérer une rentabilité sans intervention de l’Etat ", tranche Mapouata.
L’amélioration du climat des affaires en Afrique centrale préoccupe les Etats membres de la région et d’autres institutions multilatérales, à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD), la Société financière internationale (SFI), l’Agence française de développement (AFD), et surtout leur partenaire traditionnel, l’Union Européenne. Toutes, elles ambitionnent de voir s’accroître dans la région les investissements privés. Elles veulent asseoir les bases d’un développement économique émergent à court terme.
Dans les récents rapports de 'Doing Business 2015' et de 'Transparency International', quelques rares pays de la région ont fait des bonds en matière d’amélioration du climat des affaires devant favoriser l’attractivité des investissements étrangers. Mais, ces maigres avancées n’ont pas convaincus certains participants. Aussi, susciter des réformes fondamentales nécessaires à l’attrait des investissements multiformes sera-t-elle l’une des missions fondamentales du PRACAAC. Il sera validé dans les prochains mois, par la CEEAC lors du conseil des ministres du Cameroun, et sera définitivement adopté par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. La CEEAC, instituée par le traité de Libreville signé le 18 octobre 1983 comprend 10 Etats : Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, RD Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Sao Tome et Tchad. Elle vise à promouvoir et à renforcer d’une coopération harmonieuse et un développement dynamique, équilibré et auto-entretenu dans les domaines de l’activité économique et sociale, en vue de réaliser l'autonomie collective et élever le niveau de vie des populations.
P. Amah