"Dès le moment où le gouvernement décide, moi je vais signer la convention TIR. Dès que celle-ci est signée, pour nous la mettre en place, c'est-à-dire former les douaniers, mettre en place faire connaître aux transporteurs qui accèdent à ce système, c'est un an, on ne parle pas de décennies", a souligné à Xinhua mercredi à Yaoundé le secrétaire général adjoint du TIR, Umberto de Pretto.
Présent au Cameroun lors d'une rencontre sur "l'importance des conventions internationales de facilitation du commerce et du transport routier", à l'initiative de l'Organisation patronale des syndicats des transporteurs auxiliaires du Cameroun (OPSTAC), l'expert italien a comparé les problèmes de logistique et de transit en Afrique à ceux rencontrés par l'Europe il y a 60 ans.
"Les procédures à la douane ne sont pas adéquates, c'est-à-dire qu'on arrive à la douane avec toutes les procédures, mais on ne peut pas passer la douane. Si le Cameroun fait quelque chose, ce n'est pas suffisant, c'est la région qui doit faire quelque chose", a-t-il jugé en présence du ministre des Transports, Robert Nkili.
Selon de Pretto, "aujourd'hui on doit travailler avec des conventions harmonisées, où il y a une connaissance mutuelle de ce qu'on l'on fait. Si la douane camerounaise fait quelque chose, les Français ou les Russes doivent reconnaître l'inspection qui a été faite. On ne peut pas avoir accès aux marchés globaux si on n'a pas ce système harmonisé".
Grâce au système TIR, a-t-il expliqué de manière schématisée, " si je à Yaoundé et je veux aller à Paris par exemple, le container est inspecté ici, scellé par la douane et c'est seulement ouvert à Paris. C'est un instrument de facilitation énorme. En plus, le système TIR est une garantie pour les douaniers s'il y a une infraction quelconque".
A contrario, "si on est ici à Yaoundé et je veux aller à Paris, sans la convention TIR, sur chaque frontière que je dois traverser, le camion est ouvert, les documents sont tarifiés, je dois payer quelqu'un, probablement le bakchich aussi et en plus je dois fournir une garantie bancaire à chaque douanier pour traverser la frontière".
64 pays du monde adhèrent à cette convention. Parmi eux, deux africains, le Maroc et la Tunisie, pays d'Afrique du Nord. Pour un opérateur, une garantie bancaire annuelle de 50.000 USD est requise. "Nous on donne chaque jour un milliard de dollars pour faire fonctionner le système TIR dans le monde entier", précise Umberto de Pretto.
Pays d'Afrique centrale, le Cameroun est pays de transit et carrefour de divers corridors sous-régionaux vers la République centrafricaine (RCA), le Tchad, le Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon et le Nigeria. Les autorités se défendent d'avoir développé de "nombreux outils de facilitation aussi bien au plan infrastructurel qu'au niveau des procédures".
Déplorant l'amateurisme des acteurs du secteur, le président de l'OPSTAC, Henri Nganga, a plaidé pour l'amélioration des procédures de dédouanement et la sécurisation des couloirs d' évacuation des marchandises.