"Le Cameroun n'a aucun problème de risque de surendettement. Il est sous-endetté. Il a des marges de manœuvre au plan budgétaires pour pouvoir lever suffisamment d'argent afin de financer son développement", a relevé à Xinhua l'expert financier Babissakana, propriétaire d'un cabinet conseil à Yaoundé s'intéressant notamment au suivi de l'évolution économique du pays.
Du port en eau profonde de Kribi (Sud) aux barrages hydroélectriques de Lom Pangar (Est) et de Memve'ele (Sud) en passant par la centrale à gaz naturel de Kribi, la mini-centrale hydroélectrique de Mekin (Sud), la mise en service de la nouvelle compagnie nationale de transport aérien Camair-co et des infrastructures routières, les projets en cours de réalisation ou en voie de démarrage ne se comptent pas.
Pour le port de Kribi et le barrage hydroélectrique de Memve'ele (210 MW) en particulier, le gouvernement camerounais a contracté auprès d'Exim Bank de Chine des prêts à taux préférentiel respectifs de 207,7 milliards de francs CFA (415,4 millions USD) sur un total de 240 milliards (480 millions USD) d'investissement et de 243 milliards de francs (486 millions USD) sur un total de 286 milliards (572 millions USD).
Un autre financement de 284 milliards de francs CFA (568 millions USD) a été positionné auprès de la même institution pour la construction d'une autoroute entre la capitale Yaoundé et Douala, la métropole économique.
L'objectif recherché à travers ces différents chantiers est l'accession du Cameroun au statut d'économie émergente à l'horizon 2035 grâce à une croissance moyenne soutenue de 5,5% par an, au cours de la période 2010-2020 (pour l'heure, cette croissance est estimée à 4,1% en 2011, contre 3,8% en 2010). Chacun d'eux fait appel à de lourds investissements.
C'est ainsi que d'autres d'ailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux tels que la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale sont sollicités. Parallèlement, le gouvernement camerounais a quant à lui-même opéré sur le marché financier régional d'Afrique centrale en novembre 2010 le premier emprunt obligataire de son histoire d'un montant de 100 milliards de francs (200 millions USD).
Une autre opération de 50 milliards de francs (100 millions USD) d'émission de bons du trésor a suivi en 2011 et récemment le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey a annoncé l'intention de recourir, pour couvrir les dépenses budgétaires, à 250 milliards de francs (500 millions USD) de titres publics avec la participation des particuliers, dans le but de traduire l'option gouvernementale de diversification des sources de financement de l'économie nationale.