Le corps de l’homme a été découvert le vendredi 26 octobre à l’aéroport international Murtala Muhammed de Lagos. Le malheureux se trouvait dans le compartiment du train d’atterrissage d’un Airbus A340-500 à peine rentré de New York et de Londres, explique un communiqué d’Arik, qui ne précise pas à quel moment et de quelle façon l’individu a pu s’y dissimuler. « L’homme n’avait pas de papiers d’identité sur lui » indique, sans plus de détails, le porte-parole de la compagnie nigériane. On suppose qu’il s’y était caché depuis plusieurs jours et qu’il est mort écrasé lors du tout premier décollage.
Plus que l’inconfort d’un voyage dans le train d’atterrissage, ce sont les températures extrêmes et le manque d’oxygène qui viennent à bout des candidats à ce type d’aventure. Il est très improbable, en effet, de survivre à une température extérieure oscillant entre -40 et -70 degrés, à l’altitude de croisière (entre 9000 et 12 000 mètres). L’un des rares clandestins ayant survécu curieusement à l’épreuve folle est un jeune Sénégalais qui a voyagé en janvier 1999 entre Dakar et Lyon blotti pendant près de cinq heures dans le train d’atterrissage. Renvoyé dans son pays, il a fait, quelques mois plus tard, une nouvelle tentative (dans le train d’atterrissage, cette fois-ci, d’un appareil d’Air Afrique) qui lui a été fatale.
Les tentatives d’émigration clandestines dans les trains d’atterrissage sont plus fréquentes qu’on ne le croit. En septembre dernier, un homme d’origine africaine retrouvé mort aux abords de l’aéroport londonien de Heathrow serait un présumé passager clandestin tombé d’un avion à la sortie du train d’atterrissage. Fin août, le cadavre d’un autre passager clandestin avait été retrouvé, toujours dans la capitale britannique, dans le train d’un Boeing 747-400 de British Airways en provenance d’Afrique du Sud.
En août 2005, un passager clandestin était retrouvé mort dans des conditions similaires dans un Boeing 747 de Royal Air Maroc, à l’aéroport international Zaventem de Bruxelles. Ce drame intervenait six ans, presque jour pour jour, après la découverte macabre et poignante de deux jeunes Guinéens dans le train d’atterrissage d’un appareil de la compagnie belge, à l’époque Sabena. Les deux adolescents portaient sur eux une lettre dans laquelle ils lançaient un véritable « appel au secours » à ce qui s’appelait alors la « Communauté européenne », invitée à aider les Africains. L’affaire avait provoqué une forte émotion dans le monde, sans pour autant dissuader de nouvelles tentatives du même type.