Burundi/Démarrage des élections législatives et communales

Afriquinfos Editeur
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Les élections n’ont pas été reportées malgré les divergences politiques, et l’appel de la communauté internationale à un report des élections, afin de pouvoir établir un dialogue. L’opposition et la société civile boycottent ces élections, et protestent toujours contre le 3ème mandat de Nkurunziza.

Dès le petit matin de ce lundi, les bureaux de vote ont ouvert dans les villes du Burundi, mais avec un retard de 2heures de temps en moyenne. Dans le quartier de Nyakabiga, par exemple, 1h30 de temps après l’heure d’ouverture prévue, les bureaux de vote n’étaient toujours pas opérationnels.

Le président de la Commission électorale provinciale a assuré que les bureaux de vote étaient déjà opérationnels, malgré le retard accusé dans la distribution des matériels.

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Le personnel de la Commission électorale a également pris un énorme retard dans la commune de Mugongomanga, sur les hauteurs de Bujumbura. Les membres de la Commission  électorale  en sont conscients et expliquent que ce retard est dû à l’insécurité qui règne à Bujumbura. 

Le même scénario s’est produit dans la province de Bururi, milieu très protestataire. L’affluence n’y était pas dans les centres de vote ce lundi matin. Les responsables des Commissions rejettent la faute sur des manifestants dans des collines, qui empêcheraient les électeurs de se déplacer vers les bureaux de votes.  Sur 350 inscrits par bureau, on n’y avait que 30 participants en fin de matinée, font remarquer plusieurs témoins.

Selon Dieudonné Hakazimana, président de la commission électorale de la commune, les électeurs se sont en effet sentis menacés.  «Certains électeurs ont eu peur et ne sont pas venus voter parce qu’ils ont peur que des manifestants leur fassent du mal. Dans cette commune, il y a eu des manifestants, il y a eu des gens qui ont barricadé les routes. Les manifestations se sont transformées en rébellion», décrit-il.

Une veille d’élection très tendue

A la veille des élections législatives, ont été perpétrées de violentes scènes, causant une panique dans toute la capitale. A Nyakabiga, siège des manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, tirs et explosions se sont faits retentir toute la nuit. Des bureaux de vote ont été attaqués à Cibitoké et à Jabé, occasionnant un bras de fer entre les forces de l’ordre et les manifestants. Pour le moment, les autorités n’ont annoncé aucun dégât.

Mais, une source policière a fait état de 6 policiers blessés, deux véhicules endommagés. Des violences ont été également déplorées dans le sud-ouest et le sud-est du Burundi.

 Malgré toutes ces tensions ressenties à Bujumbura et dans d’autres parties du pays cette nuit, le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye rassure qu’il règne une entière sécurité.

Innocente N.