Louis Laleye, consultant international béninois spécialisé en technologie alimentaire et nutrition recruté par l'antenne burundaise du PAM et basé dans la ville canadienne d'Ottawa, a affirmé que ce projet reste une stratégie efficace pour faire prendre des vitamines et des minéraux essentiels (fer, zinc et acide folique) manquants dans le régime quotidien de certaines catégories de la population burundaise et éviter les problèmes de santé publique.
En effet, a-t-il précisé, la carence en fer chez les femmes et les jeunes enfants réduit la productivité et provoque l'anémie.
Au Burundi, les taux de prévalence de l'anémie chez les enfants de 6 à 59 mois et les femmes en âge de procréer sont respectivement estimés à 45% et 19%.
De plus, la carence en acide folique (vitamine B) chez la femme enceinte provoque des malformations congénitales chez les enfants, dus à des lésions irréversibles du tube neural et augmente le taux de décès néonatale au Burundi, estimé à 310 pour 10 milles naissances, a fait remarquer M. Laleye.
Ce projet, exécuté dans 75 pays du monde, va permettre d'augmenter la production agricole au Burundi actuellement déficitaire ; car, la nutrition améliorée prévient certaines maladies, renforce le système immunitaire et se traduit par des gains de productivité.
Cette initiative, a-t-il révélé, financée par l'Union Européenne à travers le PAM, contribuera également au développement de certaines filières des cultures vivrières et à la promotion de coopératives des femmes ayant comme mission l'approvisionnement des produits à une usine centralisée chargée de fortifier la farine.
Le Consultant a plaidé pour l'adoption d'une législation relative à l'enrichissement des aliments au Burundi ; un préalable nécessaire pour réglementer les prix de la farine fortifiée. Le coût de l'enrichissement de la farine, a-t-il fait remarquer, est inférieur à 3 dollars américains par tonne, soit moins de 20 centimes de dollars par personne et par an.
Certains pays qui ont déjà adhéré à ce programme ont pris des mesures pour exonérer les frais de douane et les taxes du gouvernement pour permettre aux meuniers d'enrichir la farine à moindre coût, a-t-il insisté.
Par ailleurs, ce projet, déjà mis en oeuvre dans trois pays de la Communauté Est-Africaine (CEA), à savoir l'Ouganda, la Tanzanie, et le Kenya, rentre dans le cadre de la mise en application d'une des recommandations émises lors d'un forum national sur la sécurité alimentaire et la nutrition tenu en décembre 2011 à Bujumbura, a-t-il rappelé.