«Tout le monde doit respecter les frontières du Burundi. Si les troupes (de l'UA) viennent, elles auront attaqué le Burundi, et chaque Burundais devra se lever pour les combattre. Le pays sera attaqué et nous les combattrons», a déclaré Nkurunziza lors d'une conférence de presse à Gitega, au centre du pays.
Sur ce sujet, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a adressé un courrier au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour lui demander le «soutien entier» des Nations Unies.
«On ne peut pas envoyer des troupes dans un pays si le Conseil de sécurité des Nations unies ne l'a pas accepté. (Or) la résolution des Nations unies dit que la communauté internationale doit respecter l'indépendance du Burundi, et doit respecter les frontières du Burundi», s’est justifié le président burundais.
Pour l’heure, le Conseil de sécurité ne s'est pas encore prononcé sur cette initiative, mais a indiqué en avoir «pris note avec intérêt». M. Nkurunziza a également estimé que l'envoi d'une mission de paix pouvait se justifier «quand il y a deux forces belligérantes qui s'accordent sur une force d'interposition… Ce n'est pas le cas ici, car nous faisons face à un problème de sécurité. Ce n'est pas une question politique, car celle-ci a été réglée par les élections de juillet dernier», a-t-il ajouté.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de M. Nkurunziza – réélu en juillet – pour un troisième mandat, que l'opposition, la Société civile et une partie de son camp jugent contraire à la Constitution, et à l'Accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Selon l'ONU, ces violences ont déjà fait plusieurs centaines de morts et poussé plus de 200.000 personnes à fuir le pays.
Vignikpo A.