Burundi: l’ONU sera presque impuissante en cas de génocide

Afriquinfos Editeur
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L'ONU envisage trois scénarios en cas de dérapage de la crise au Burundi, tout en étant conscient ne pas disposer des moyens sûrs pour protéger efficacement les civils si le pire se produit, c'est-à-dire un génocide, selon un document de M. Ladsous.  La situation se dégrade dans le pays, avec une hausse des assassinats et des disparitions, alerte cette note confidentielle.

«Si les choses tournent vraiment mal, la violence atteindra une ampleur dépassant les capacités de protection des Nations unies qui devront alors compter sur les Etats membres pour fournir des capacités supplémentaires d'intervention», indique le mémorandum. Même si les Casques bleus sont autorisés à utiliser la force pour se défendre et protéger les civils, explique M. Ladsous, «les Nations unies sont mal équipées pour monter le type d'opération d'imposition de la paix qui pourrait être requis aux termes du scénario 3», c'est-à-dire en cas de génocide !

Dans un premier scénario, la violence reste «sporadique et d'intensité relativement faible» et un processus politique se poursuit, de même que des efforts pour déployer une force de l'Union africaine. Dans le deuxième scénario, la sécurité «se dégrade de manière importante» à Bujumbura et ailleurs, il n'y a «pas de processus politique crédible» et la force africaine ne parvient pas à se déployer. Pour un déploiement rapide, la note envisage de puiser dans les contingents de la Monusco. Après une phase préparatoire d’un mois, 4.000 hommes pourraient être sur place en moins d’une demi-journée. Cela représente un risque pour la situation en RDC, souligne le mémo. Mais amener d’autres contingents prendrait jusqu’à six mois.

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Quel que soit le scénario, conclut la note, l’ONU manque de moyens pour protéger la population burundaise, sans une aide de la part des Etats membres. Mais il est notable que l'envoi d'une mission du Conseil de sécurité au Burundi, du 20 au 22 janvier prochain, suit l'ultime recommandation du mémo. Elle sera dirigée par la France, les Etats-Unis et l'Angola.

Dans un tweet, le conseiller en communication de la présidence, Willy Nyamitwe, a considéré que le mémo rédigé par le Chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU contient des mensonges.

Bella Edith