Bujumbura (© 2017 Afriquinfos) – A l’appel du gouvernement burundais, des manifestations ont eu cours à travers le pays le samedi 28 janvier. Le régime de Pierre N’Kurunziza entendait ainsi exprimer son hostilité envers le Parlement européen qui, au moyen d’une résolution, a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU et la Cour pénale internationale à enquêter sur la crise déchirant le pays depuis avril 2015.
A Bujumbura, un long cortège d’environ 10 000 personnes avec à sa tête le maire de la ville, Freddy Mbonimpa, et le numéro deux du ministère de l’Intérieur, Thérence Ntahiraja, s’est arrêté devant le siège de la représentation de l’UE.
Selon Thérence Ntahiraja, la manifestation est organisée « pour dénoncer la résolution mensongère du Parlement européen du 19 janvier, qui est un véritable montage contre le gouvernement du Burundi ». Pour lui, cette résolution est l’expression d’« une campagne de désinformation et de diabolisation (…) en faveur de certains déstabilisateurs ». Des déstabilisateurs au rang desquels, sont cités l’ancienne puissance coloniale, la Belgique, ainsi que des ONG et des médias.
Pour rappel, la résolution qui a suscité ces manifestations a été adoptée le 19 janvier. Le Parlement européen appelait ainsi le Conseil de sécurité de l’ONU et la CPI à « ouvrir rapidement une enquête complète sur les violations des droits de l’Homme qui auraient été commises au Burundi (…) au cours de la récente crise dans le pays ».
La résolution salue également les sanctions prises par l’UE contre Bujumbura, soutient le déploiement d’une force de police onusienne jusqu‘à présent refusée par Bujumbura, et exprime son « inquiétude quant à l’annonce du 30 décembre par le président Nkurunziza selon laquelle il pourrait briguer un quatrième mandat en 2020 ».
Innocente Nice