Se référant sur les chiffres de 2006, elle souligne que le Burundi a fait une avancée significative dans la lutte contre ce fléau. Avec seulement 151 centres de dépistage volontaire en 2006, le Burundi en compte aujourd’hui 672. Et en ce qui est de la prise en charge de malades du VIH/SIDA, il y avait seulement 8.448 personnes sous traitement en 2006, précise-t-elle. La ministre de la Santé publique et de Lutte contre le Sida indique qu’actuellement, 248 Centres de Santé sont aptes à répondre aux doléances de la population en ce qui est de la prévention de la transmission du VIH mère-enfant (PTME). Ce qui est un progrès remarquable car, explique-t-elle, en 2006, seulement 16 pouvaient répondre aux besoins de la population en la matière.
Nonobstant ces progrès, la ministre Sabine Ntakarutimana précise que beaucoup reste à faire. 40 % des malades du Sida n’ont pas encore l’accès au traitement rétroviral et il y a des provinces qui comptent encore moins de deux ou trois sites de dépistages.
« Ce jour est consacré à la mobilisation de tous les Burundais afin de resserrer les rangs dans le combat contre le mal du Sida. C’est un excellent moment pour jeter un regard rétrospectif et voir l’étape déjà franchie et prendre les dispositions utiles pour remporter de nouvelles victoires et atteindre l’objectif que nous recherchons », a-t-elle lancée aux Burundais.
D’après elle, cet objectif n’est autre que d’arrêter les nouvelles infections et prendre efficacement en charge les personnes infectées et affectées. Pour réussir, insiste-t-elle, il faut que la stigmatisation des personnes séropositives soit totalement bannie dans le pays. Et cela nous permettra, précise-t-elle, d’accomplir la vision de l’ONUSIDA : « 0 nouvelles infections, 0 décès suite au Sida et 0 discrimination liée au Sida ».
C’est à cette occasion que la ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida annonce quelques actions à mener. Elle lance un appel à toute personne de se protéger contre l’infection du VIH/SIDA, à se faire dépister volontairement afin de connaître son état sérologique et prendre par conséquent les mesures qui s’imposent. Madame la ministre demande à toute personne séropositive à suivre scrupuleusement les conseils et indications des médecins. Et aux mères séropositives enceintes, elle leur recommande de suivre le programme PTME afin de mettre au monde des enfants sains. Elle rappelle que les époux doivent appuyer leurs conjointes dans ce programme.
Célébrée sous le thème « Ensemble pour accélérer l’accès au traitement ARV et aux services PTME », cette journée a coïncidé avec la visite au pays de Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA et Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies. Pour lui, « la journée du 8 mai ne devrait pas être seulement un moment des cérémonies mais aussi un moment de se remémorer de toutes ces personnes emportées par le Sida, de tous ces ravages causés par ce fléau ». Il souligne qu’avec la prise des médicaments rétroviraux à temps, il y a moyen de diminuer le taux de séroprévalence à 76%. « Que le traitement ne soit pas une faveur mais un droit pour tous », a-t-il conclu.