Burkina Faso : Des échauffourées après le procès du marabout Youmoré

Afriquinfos Editeur
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Arrêté le 14 juin 2012, l'homme dont la libération le 15 juin 2012 par ses partisans avait défrayé la chronique, a été condamné aux dépens à payer 100.000 F CFA d'amende pour avoir insulté un juge sur les ondes d'une radio de la place où il est animateur.

Après le verdict, M. Nacanabo a été ramené à la Maison d'arrêt et de correction de Ouahigouya pour lui faire signer des documents relatifs à sa libération puisqu'il l'avait réintégré le 25 juin 2012 en catimini.

Mobilisés au palais de justice de Ouahigouya mercredi, ses partisans qui ont crû qu'il serait de nouveau réincarcéré, ont eu des heurts avec les forces de l'ordre les obligeant à utiliser des grenades lacrymogènes afin de les dispersér.

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Avant de faire le tour de la ville avec leur héros libéré, les manifestants sont allés exprimer leur mécontentement au palais royal puisque le chef mossi de la localité avait laissé entendre à la libération de Youmoré que l'Etat devrait user de ses droits pour le retenir en prison.

Affirmant que le calme est revenu à Ouahigouya, le gouverneur de la région du Nord, Khalil Bara a laissé entendre que les manifestations de ce jour sont dûes à un déficit de communication.

Rappelant que l'intéressé a été relaxé à l'issue du procès, M. Bara a fait comprendre que c'est au niveau de la sortie du palais de justice qu'il y a eu des incompréhensions avec ses partisans qui voulaient le porter tout de suite et faire le tour de la ville et célébrer leur victoire.

Alors que la procédure de la main levée n'avait pas encore été faite et il fallait le ramener à la Maison d'arrêt et de correction de Ouahigouya pour organiser cette procédure avant de lui accorder sa liberté.

Le désordre s'est installé suite à ces incompréhensions et nous avons été obligés d'intervenir par la force pour libérer les lieux », a dit le gouverneur de la région du Nord, précisant qu'à l'heure actuelle la situation est revenue à la normale.

M. Nacanabo, rappelle-t-on, avait été placé sous mandat de dépôt le jeudi 14 juin 2012 pour avoir, au cours d'une émission qu'il anime dans une station locale de radio, insulté un magistrat qui avait pris une décision qui ne lui convenait pas dans une affaire familiale.

Incarcéré le 14 juin, il est libéré par ses partisans le lendemain. Le palais de justice de la ville avait aussitôt suspendu ses activités, exigeant la réincarcération du détenu.

L'homme mis en cause s'était déplacé au tribunal de grande instance de Ouahigouya le lundi 18 juin, pour présenter ses excuses aux autorités judiciaires. Dans la soirée du 25 juin, il avait de lui-même regagné la prison en catimini, pour éviter de provoquer la colère de ses partisans et attendre le procès du 27 juin 2012