Burkina Faso: Affaire Thomas Sankara/Les jours agités pour Blaise Compaoré se sont levés

Afriquinfos Editeur
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Selon les autorités judiciaires du Burkina, ce mandat avait été émis depuis le 4 décembre 2015 et transmis aux autorités ivoiriennes mais depuis, celles-ci n’ont pas réagi à la demande de la justice burkinabè. Ce sont les résultats des analyses pratiquées sur la dépouille présumée de Thomas Sankara qui ont relancé l’affaire ! Ces résultats ont été portés ce  lundi à la connaissance des familles des victimes. A l’issue des tests, il ressort que l’état des dépouilles exhumées en mai dernier ne permettait pas au laboratoire de certifier l’existence d’ADN. Les tests ne confirment donc pas que les restes retrouvés dans les tombes sont ceux du capitaine Thomas Sankara et des douze personnes à ses côtés au moment de sa mort.

 «Le laboratoire national de police de Marseille a effectué trois essais, pour emprunter un jargon scientifique», a expliqué Me Benewendé Stanislas Sankara l’un des avocats de la famille Sankara. «Les premier et deuxième niveaux confortent les résultats de l’autopsie. Mais au troisième niveau, l’expertise scientifique conclut qu’il n y a pas d’ADN détectable» a poursuivi l’avocat. Les familles devront donc se contenter des résultats d’autopsie et des objets retrouvés après les exhumations.

Outre Blaise Compaoré,au moins une demi-douzaine de personnes, majoritairement des anciens soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, ont été inculpées pour «assassinat», «attentat» et «recel de cadavres». Parmi eux, le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de M. Compaoré et auteur du putsch manqué de septembre 2015.

Le sujet de la mort de celui qui est considéré comme le «père de la révolution» burkinabé était tabou sous l’ère Compaoré. Il a fallu attendre la chute de ce dernier pour que l’enquête soit finalement ouverte en mars dernier. Les rapports balistiques et d’autopsie, présentés aux familles des victimes il y a deux mois, ont révélé que la dépouille présumée de Thomas Sankara était«criblée de balles». Mais à ce jour, la grande question qui demeure est: qui a commandité ces assassinats ?

En attendant des éclaircissements sur la question, l’ancien président burkinabè devrait se présenter devant la justice pour donner sa version des faits.La justice militaire devrait quant à elle donner davantage de précisions sur l’affaire dans les prochains jours. Une conférence de presse ce mercredi est prévue à cet effet.

Larissa AGBENOU