10 ans fermes pour les deux assistants de police et 8 ans fermes pour l’officier de police

Afriquinfos Editeur
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Les trois policiers condamnés, comparaissaient pour «coups mortels et complicité de coups mortels» dans l'affaire Justin Zongo, un élève de la classe de 3e mort dans des circonstances non élucidées.

Les 3 policiers ont été reconnus coupables même s'ils ont rejeté en bloc les accusations. Les deux assistants de police ont été reconnus coupables courant janvier-février 2011 d'avoir volontairement donné des coups sur la personne de l'élève Zongo.

« Ce sont ces coups et blessures volontaires qui ont entraîné la mort de l'élève », a fait remarquer le tribunal. La Cour a cependant reconnu que l'intention de ces policiers n'était pas de donner la mort de l'élève Justin Zongo.

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Majoritairement, les juges ont retenu qu'il y avait des circonstances atténuantes. Les deux assistants de police ont pourtant été condamnés à 10 ans de prison ferme. Quant à leur supérieur hiérarchique, l'officier Kaboré écopera de 8 ans fermes pour avoir incité ses subordonnés à administrer volontairement des coups à l'élève Zongo.

Dans sa plaidoirie, le parquet général avait requis 10 ans d'emprisonnement ferme pour les 3 policiers et il ne sera suivi par le tribunal que pour les assistants de police en leur infligeant 10 ans de prison ferme. Par contre, la sanction sera allégée pour l'officier de police (8 ans ferme).

Dans les murmures, les uns et les autres ont estimé que le tribunal a eu la main un peu lourde puisque le verdict a été accueilli dans une salle d'audience « silencieuse » comme pour expliquer que la sanction infligée aux condamnés a été lourde.

Pour un élève de la classe de 1ère, Aloys Sorgho qui a assisté au procès, le verdict a été exemplaire et va désormais dissuader les forces de sécurité de s'en prendre aux pauvres élèves qui ne revendiquent que leurs droits.

La famille du sieur Justin Zongo n'a pas voulu de dommages et intérêts, annulant du coup la partie civile de ce procès. Les policiers ont été condamnés aux dépens et ont été placés sous mandat de dépôt.

Les faits remontent entre décembre 2010 et février 2011 où un élève de Koudougou, Justin Zongo, meurt dans des conditions suspectes après avoir été interpellé puis relâché par la police à la suite d'une rixe avec une de ses camarades de classe.

Pour les autorités, M. Zongo est mort d'une méningite, alors que ses camarades trouvent qu'il a succombé des suites de coups et blessures reçus au commissariat de police de Koudougou.

Ce décès a été le début d'une crise sociopolitique sans précédent qui a fait au total, 5 morts et 200 blessés (policiers, élèves, étudiants, militaires)… qui va embraser tout le pays pendant plusieurs mois.

« C'est un procès politique », a fait remarquer un employé de commerce qui a requis l'anonymat, se demandant si le verdict va soulager et contenter les populations qui vivent déjà les affres de la vie chère.