Le président malien à Alger pour faire face aux conséquences de la chute de Kadhafi dans la bande sahélo-saharienne

Afriquinfos Editeur
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Il sera justement question de la gestion des conséquences sécuritaires de la crise libyenne sur la bande sahélo-saharienne, notamment de l'après Mouammar Kadhafi.

Selon une source du ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Amadou Toumani Touré et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika vont explorer les différentes options de renforcement de la coopération économique et sécuritaire dans l'espace sahélo-saharien.

Ainsi, en dehors des ministres (Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Equipement et des Transports, Emploi et Formation professionnelle, Energie et Eau), la délégation présidentielle comprend aussi les gouverneurs (militaires) des régions de Gao, Tombouctou et Kidal, les trois régions les plus exposées au retour massif des militaires libyens d'origine malienne et des jeunes touaregs qui ont combattu en Libye.

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La présence de ces gouverneurs est donc liée aux problèmes de développement et de sécurité dans la bande sahélo-saharienne et aux nouvelles menaces qui planent sur la région après la chute de l'ancien guide de la révolution libyenne.

Les combats qui ont ensanglanté la Libye ont en effet dispersé dans toute la région une importante quantité d'armes et de nombreux combattants des rangs kadhafistes. "La chute de Kadhafi marque aussi la fin des transferts salariaux, le retour désorganisé des immigrés, la  fin des aides de Tripoli et des dons privés, auxquels il faut ajouter l'accroissement des trafics bénéficiant du désordre ambiant. Ces périls interpellent aujourd'hui au premier chef l'Algérie, le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie", précise notre source.

Pour faire face à la violence armée et soustraire les jeunes du nord du Mali de l'influence d'AQMI, le Mali vient de lancer le Programme spécial pour la paix et le développement des régions du nord du Mali (PSPSDN). Fondé sur le binôme sécurité-développement, le PSPSDN intervient dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'accès à l'eau potable et du soutien à l'activité économique. Engagé dans sa phase opérationnelle, le programme s'emploie aussi à rétablir la sécurité et l'administration dans le Septentrion.

Toutefois, comme l'a toujours souhaité le président Amadou Toumani Touré, ces efforts nationaux doivent être soutenus par une stratégie internationale propre à éradiquer les connivences contraires voire opposées aux intérêts des Etats nationaux qui se manifestent dans le Sahel et le Sahara.

Pour notre source diplomatique, "les Etats de la région doivent privilégier la coopération et l'action collective en faveur de la paix. La mise en valeur des ressources minières et énergétiques de la région ne peut s'effectuer dans un environnement dominé par l'insécurité et la compétition diplomatique". D'où toute l'importance de cette visite de 48 heures que les présidents Amadou Toumani Touré et Abdelaziz Bouteflika vont sans doute mettre à profit pour réaffirmer la solidarité et resserrer la coopération entre le Mali et l'Algérie.