Le gouvernement intérimaire libyen obtient un soutien plus large

Afriquinfos Editeur
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L'Assemblée générale de l'ONU attribue le siège de la Libye au CNT malgré l'opposition de certains pays d'Amérique latine et d'Afrique, qui ne souhaitent pas que le siège soit occupé par "une faction ou une autorité transitoire illégitime imposée par l'intervention étrangère".

L'Assemblée générale composée de 193 membres a approuvé la demande du CNT par 114 voix pour, 17 contre et 15 abstentions.

Environ 90 pays, dont certains pays africains, ont déjà reconnu le CNT, mais l'Union africaine (UA) refuse de reconnaître le CNT jusqu'à ce jour, s'en tient à sa "feuille de route" sur la Libye et appelle à la formation d'un gouvernement inclusif en Libye.

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Un représentant de la Guinée équatoriale, actuellement à la tête de l'UA, a déclaré devant l'Assemblée générale de l'ONU que l'UA maintenait son soutien au peuple libyen et n'a jamais dit qu'elle n'allait pas reconnaître le CNT.

"Mais elle [l'UA] demande la formation d'un gouvernement, qui par la suite pourrait avoir son siège à l'Union africaine et être soutenu et reconnu. Cela n'a pas été le cas jusqu'à présent", a affirmé le diplomate.

 Tard vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution pour lever en partie le gel des avoirs libyens et l'embargo sur les armes, et établir une mission pour aider la Libye à rétablir la sécurité et la stabilité économique.

 La nouvelle résolution décide de lever le gel des avoirs libyens et d'autres sanctions contre la Compagnie pétrolière nationale libyenne et Zueitina Oil Compagny, la banque centrale libyenne, Libyan Arab Foreign Bank, Libyan Investment Authority et Libyan Africa Investment Portfolio.

 Ces mesures punitives ont été imposées à la Libye il y a six mois contre les forces pro-Kadhafi durant les conflits.    

 Cependant, le Conseil de sécurité a décidé de maintenir la zone d'exclusion aérienne en Libye, mais a permis aux Etats d'autoriser les avions libyens à atterrir, autorisant ainsi la reprise des opérations de l'aviation libyenne.

 De plus, le Conseil de sécurité a également décidé de mettre en place une mission de soutien de trois mois en Libye pour aider le gouvernement dans sa transition et sa reconstruction.

 Le nouveau gouvernement libyen a également accueilli quelques visites historiques des dirigeants étrangers cette semaine.

 Les premiers dirigeants reçus sont le Premier ministre britannique David Cameron et le président français Nicolas Sarkozy. Lors d'une conférence de presse tenue jeudi, les deux dirigeants ont montré leur soutien au CNT, s'engageant à continuer à protéger les civils libyens, à fournir de l'assistance dans la surveillance des frontières, et à lever le gel des avoirs libyens.

Vendredi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est également arrivé en visite à Tripoli.

Certains analystes considèrent cette série de visites comme une guerre d'influence dans la région, une rivalité entre ces pays pour exercer un pouvoir doux dans le pays d'après-guerre.

 Par ailleurs, la Chine s'est engagée vendredi à jouer un rôle actif dans la reconstruction d'après-guerre en Libye et a espéré que les contrats signés entre la Chine et la Libye seraient mis en application dans l'avenir.

Le même jour, l'ambassadeur de Chine auprès de l'ONU Li Baodong a indiqué que la Chine continuerait d'apporter son soutien au peuple libyen dans ses efforts pour protéger la souveraineté nationale, mener la reconstruction et promouvoir le développement national.