Les rebelles libyens demandent aux loyalistes de se rendre tandis que l’ONU prépare un plan post-conflit pour la Libye

Afriquinfos Editeur
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Le chef des rebelles libyens, Moustafa Abdel Jalil, a lancé un ultimatum aux forces restées fidèles à Mouammar Kadhafi à Syrte, ville natale du dirigeant libyen, en leur intimant de déposer les armes d'ici la fin de la fête de l'Aïd, faute de quoi ils devront faire face à des frappes militaires.

M. Jalil a déclaré lors d'une conférence de presse à Benghazi, bastion des rebelles, que ces derniers voulaient entrer dans la ville de Syrte pacifiquement et qu'ils continuaient de négocier avec les chefs de clans à cette fin.

"Nous leur avons proposé de collaborer avec nous", a indiqué le porte-parole militaire du CNT Ahmed Bani. "Cette opportunité se fermera à la fin de la fête de l'Aïd".

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Si les efforts entrepris pour faire tomber Syrte pacifiquement n'ont pas abouti d'ici samedi, les rebelles recourront à des moyens militaires, a annoncé M. Jalil, ajoutant qu'ils ne pourraient attendre plus longtemps.

Par ailleurs, les rebelles libyens ont appelé mardi le gouvernement algérien à extrader vers la Lybie l'épouse et trois enfants de Kadhafi, estimant qu'ils devaient être traduits en justice en Libye.

"Nous souhaitons le retour de ces personnes", a déclaré à Tripoli le porte-parole des rebelles libyens Mahmoud Chammam.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé l'entrée dans son pays lundi, en provenance du territoire libyen, de Safiya, épouse du colonel, de leur fille Aïcha et de leurs fils Hannibal et Mohammed, accompagnés de leurs enfants. Mais on ne sait toujours pas où se trouve Mouammar Kadhafi.

Le ministère a fait savoir que son pays en avait informé le secrétaire général des Nations unies, le président du Conseil de sécurité, ainsi que le président du Conseil exécutif du Conseil national de transition (CNT), ajoutant que ces membres de la famille de Kadhafi avaient été autorisés à entrer en Algérie uniquement pour des raisons humanitaires, a rapporté mardi la radio d'Etat algérienne.

La fille de Kadhafi, Aïcha, qui est entrée en Algérie lundi matin, a accouché d'une petite fille mardi matin dans la ville de Djanet dans la province d'Illizi, dans le sud-est de l'Algérie, a confirmé à l'agence Xinhua une source gouvernementale locale.

L'Algérie remettrait Kadhafi à la Cour pénale internationale (CPI) s'il entrait dans le pays, a par ailleurs rapporté le quotidien local Echorouk citant des sources bien informées.

Alger a pris cette décision en raison des mandats d'arrêt émis par la CPI à l'encontre de Kadhafi, de son fils Saïf al-Islam Kadhafi et du chef des services de renseignements libyens Abdullah al-Senussi, a ajouté le journal.

Egalement mardi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon et son conseiller chargé du règlement du conflit libyen ont annoncé qu'ils s'étaient mis d'accord sur la façon d'introduire une mission politique intégrée dans le pays d'Afrique du Nord ravagé par des mois de conflits.

"Mon objectif est d'envoyer le personnel de l'ONU sur le terrain le plus vite possible, dans le cadre d'un mandat solide du Conseil de sécurité", a déclaré M. Ban alors qu'il faisait le point sur la situation en Libye devant le Conseil de sécurité.

Avec l'aide de son conseiller spécial de l'ONU pour la planification post-conflit en Libye, Ian Martin, le secrétaire général, en accord avec le Conseil national de transition (CNT) libyen, a conçu un plan de base post-conflit pour la Libye.

Selon lui, le plan est fondé sur trois principes, le premier étant que ce sont les Libyens eux-mêmes qui seront chargés de la remise sur pied de leur pays et de la stratégie à adopter pour y parvenir.

"Notre travail le plus important consiste à assurer que les efforts multilatéraux, régionaux et bilatéraux soient complémentaires et correspondent à la volonté des Libyens […] et cela requerra du CNT qu'il établisse des priorités claires, à court terme et à long terme", a indiqué M. Ban.

Le deuxième principe consiste à apporter des réponses rapides aux demandes faites par les autorités libyennes pour l'assister dans des tâches telles que le retour à l'ordre et le respect de l'état de droit, le renforcement des institutions, la protection des droits de l'Homme, ainsi que le rétablissement économique.

 Pour le secrétaire général, la coordination des missions, qui constitue le troisième principe, sera crucial pour assurer le succès des efforts de reconstruction en Libye.

"Nos équipes sur le terrain travailleront étroitement avec les autorités locales pour faire en sorte que la confusion et la multiplication de nos efforts soient réduites au minimum et que les ressources financières ne soient pas gaspillées", a-t-il fait savoir.

S'adressant à la presse suite aux consultations à huis clos sur la Libye, M. Martin, de son côté, a indiqué que le plan du secrétaire général avait reçu un accueil favorable de la part du Conseil de sécurité.

"Ce qui est clair, c'est qu'il existe une forte volonté, au sein du Conseil, et aussi de la part du CNT, pour que l'Onu joue le rôle clé dans la gestion de l'assistance internationale en Libye dans la période à venir", a-t-il indiqué.

M. Ban, après qu'il aura participé vendredi à Paris à la Conférence internationale sur la Libye, pourrait présenter au Conseil de sécurité "ses propositions initiales pour une mission intégrée onusienne qui sera envoyée le plus vite possible en Libye", a ajouté M. Martin.