L’opposition libyenne rejette un plan de paix de l’UA, mais offre une alternative

Afriquinfos Editeur
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"En tant que solution pacifique, nous avons proposé qu'il peut démissionner et ordonner à ses soldats de se retirer de leurs casernes et positions, et qu'il peut décider de rester en Libye ou à l'étranger", a annoncé Mustafa Abdel Jalil, président du Conseil national de transition (CNT) de l'opposition libyenne, cité par l'agence Reuters.

Abdel Jalil a affirmé qu'il avait présenté cette proposition il y a un mois par le biais des Nations Unies, mais n'avait reçu aucune réponse de la part de Tripoli.

Pourtant, cette offre a été remise en question par le porte-parole du CNT, Abdel Hafiz Ghoga, selon qui Abdel Jalil a exprimé son opinion personnelle et pour qui cette idée "ne faisait pas partie des négociations".

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Il a par ailleurs noté qu'une telle proposition a été rendue nulle par le mandat d'arrêt décrété par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre de Mouammar Kadhafi.

Dans le même temps, le fils du colonnel Kadhafi Saif al-Islam, qui est également placé sous mandat d'arrêt international de la CPI, a indiqué dans une interview accordée à la chaîne de télévision française TF1 que son père ne quitterait pas la Libye et qu'ils allaient combattre pour le pays.

Il a dit aux forces d'intervention occidentales : "Vous n'avez aucune chance de gagner la guerre en Lybie".

L'UA a présenté ses propositions aux délégués des deux parties belligérantes de la Libye, qui ont participé jeudi à la conférence de l'UA, leur demandant de suivre la feuille de route de l'UA afin de cesser les hostilités et d'entamer immédiatement les négociations.

Dans son plan de paix, l'UA a suggéré que la période de négociation entre le gouvernement libyen et les rebelles devrait se limiter à maximum 30 jours à moins que les deux parties n'en décident autrement. La communauté internationale devrait également aider à faciliter le processus.

Les propositions de l'UA comprennent aussi le renforcement de l'embargo sur les ventes d'armes à la Libye jusqu'à la fin de la période de transition et l'application nécessaire des réformes en vue de satisfaire les demandes légitimes du peuple libyen, comprenant l'organisation d'élections sous contrôle international.

Néanmoins, les propositions de l'UA n'incluent pas le départ du colonnel Kadhafi, qui est la condition préalable établie par l'opposition libyenne pour instaurer un cessez-le-feu.

"Le CNT rejette toute proposition qui n'inclut pas le départ de Kadhafi et de son entourage", a souligné dimanche Hafiz Ghoga lors d'une conférence de presse.

"Récemment, le CNT a reçu plusieurs propositions qui ne sont pas officielles et ne sont pas basées sur le départ du régime Kadhafi, que nous n'accepterons pas", a-t-il ajouté.

La Turquie a reconnu dimanche le CNT comme le représentant légitime du peuple libyen et a promis d'accorder une aide supplémentaire de 200 millions de dollars.

Jusqu'à présent, le CNT a été reconnu comme le représentant officiel de la Libye par un certain nombre de pays, dont la France, l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne.