"Malheureusement, l'éventualité d'une guerre est probable. Nous, de notre côté, nous sommes dévoués à la paix et nous en sommes épris. Pourtant, si des liens de nos frères de l'Armée de libération du peuple soudanais (SPLA) les poussent à inventer des problèmes, ils perdront, comme ils l'avaient déjà expérimenté tant à Abyei qu'au Sud-Kordofan", a affirmé M. el-Béchir, lors d'une interview exclusive accordée mercredi à Xinhua.
"La SPLA n'a pas tenu sa promesse en terme d'application du protocole d'arrangements de sécurité, qui semble une bombe de retardement qui a conduit au conflit au Sud-Korodofan et qui pourrait avoir le même problème au Nil Bleu", a expliqué M. el-Béchir.
Le président a appelé les chefs du SPLM à favoriser la voix de raison et préserver la paix, ajoutant :" Je souhaite qu'ils aient recours à la raison et se rendent compte de leurs intérêts, du fait que leurs intérêts sont dans la paix".
Parallèlement, le président soudanais a réitéré que le Parti du congrès national (PCN), au pouvoir, a respecté ses engagements concernant les arrangements de sécurité, indiquant :"Le rapport de la Commission d'estimation et d'évaluation a affirmé un acquittement à 100% de nos engagements liés aux dispositions d'arrangements de sécurité tandis que le SPLM en a fait 37%".
Le président soudanais a réitéré l'importance de parvenir à une solution finale pour la zone d'Abyei, riche en pétrole et disputée par les deux côtés, ajoutant que "les tentatives de nier le droit inhérent des habitants de la tribu de Mesiria à prendre part au référendum d'Abyei ont été les causes ayant entravé les efforts pour parvenir à un accord sur Abyei".
"Les récentes violations du mouvement et leur déploiement de nombreux militaires à Abyei ont abouti à l'escalade du problème, du fait que la démarche du mouvement était en violation de l'Accord de paix global (CPA) et du protocole d'Abyei signé entre les deux côtés. Voici les raisons qui ont donné lieu au récent conflit".
Le président soudanais a réaffirmé la volonté de son pays de coopérer avec le gouvernement du Sud-Soudan dans le domaine du pétrole, mais il a avancé trois options à cet égard, soit "le partage continu des revenus pétroliers, le paiement des frais souverains liés aux exportations pétrolières du Sud-Soudan par le Nord ou la fermeture de l'oléoduc".
Les relations entre le Nord et le Sud du Soudan ont récemment connu des tensions accrues, à l'issue de leur dispute sur la zone d'Abyei, sous le contrôle de l'armée soudanaise depuis le 21 mai, et des récents affrontements dans l'Etat du Sud-Korodofan.
Un référendum sur le futur statut de la zone d'Abyei avait été programmé pour le 9 janvier 2011, coïncidant avec le plébiscite du Sud-Soudan, mais celui-ci a été ajourné, en raison d'une divergence entre le NCP et le SPLM sur l'éligibilité des électeurs.
