Tripoli s’engage à combattre toute force terrestre étrangère, la coalition occidentale renforce l’opposition libyenne

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L'Union européenne a élaboré un "concept d'opérations", qui pourrait comprendre, si cela était approuvé par les Nations Unies, l'envoi de troupes européennes dans la ville libyenne de Misrata assiégée par les forces pro-Kadhafi, afin de protéger la distribution de l'aide humanitaire.

Le gouvernement libyen a fermement rejeté la proposition de l'UE, jurant de combattre toutes les troupes étrangères qui oseraient entrer en Libye, même si elles étaient censées protéger les convois humanitaires.

Misrata, la troisième plus grande ville de Libye, est entourée de toutes parts par les forces fidèles au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui continuent à bombarder quotidiennement la ville avec roquettes et artillerie.

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Marixie Mercado, porte-parole de l'Unicef, a appelé à un cessez-le-feu à Misrata, disant qu'au moins 20 enfants avaient été tués dans les conflits au cours des 50 derniers jours de siège.

Par ailleurs, selon la chaîne de télévision officielle libyenne, les avions bombardiers de l'OTAN ont attaqué al-Aziziyah, Sirte et la capitale Tripoli.

L'OTAN a de son côté affirmé que ses avions avaient bombardé lundi soir les installations de commandement et de contrôle des forces pro-Kadhafi.

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé s'est dit mardi "tout à fait hostile" à l'envoi de forces sur le terrain en Libye, suite à la demande d'un parlementaire d'envoyer des forces spéciales pour mieux guider les avions de la coalition.

"Il appartient au Conseil national de transition (CNT, opposition libyenne, ndlr) et à ses troupes de faire ce travail", a poursuivi M. Juppé.

Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a rencontré mardi le chef du CNT, Mustafa Abdul Jalil, afin de discuter des moyens de mettre fin au conflit en Libye.

M. Frattini a invité d'autres pays à reconnaître le CNT. Actuellement, seuls la France, le Qatar et l'Italie ont reconnu les autorités des rebelles libyens.

Les raids aériens de l'OTAN ne sont pas suffisants pour mettre fin à la crise libyenne, a-t-il par ailleurs indiqué, avant d'appeler à débloquer les avoirs gelés par la résolution 1973 de l'ONU et à les utiliser pour fournir des vivres et des médicaments à la population, et d'appeler à la reprise des exportations de pétrole libyen.

Le secrétaire britannique au Foreign Office, William Hague, a annoncé mardi une aide au Conseil national de transition (CNT) en Libye et le renforcement de l'équipe diplomatique britannique à Benghazi.

"Ces dernières semaines nous avons décidé d'accorder au CNT une assistance non létale afin de l'aider à protéger les civils, ce qui comprend des équipements de télécommunication et de protection corporelle", a-t-il précisé.

Il a indiqué que le Royaume-Uni envoyait également en Libye un groupe d'officiers chargés de fournir des conseils aux forces rebelles sur le plan militaire.

Cependant, le porte-parole du Département d'Etat américain Mark Toner a déclaré que l'envoi  d'officiers britanniques ne signifiait pas "nécessairement" que les Etats-Unis allaient "faire de même".

Par ailleurs, le président français Nicolas Sarkozy recontrera mercredi le chef du CNT au Palais de l'Elysée.

En Espagne, le Congrès a voté pour prolonger de deux mois la mission militaire du pays en Libye.

En ce qui concerne l'OTAN, le général Mark van Uhm a déclaré que l'alliance avait obtenu plus de ressources militaires pour sa mission en Libye, quelques jours après que le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen eut reconnu que davantage d'avions dotés d'armement capable de mener des frappes de précision étaient nécessaires.

Le porte-parole de l'ONU Farhan Haq a annoncé que les agences onusiennes fournissaient de l'assistance humanitaire aux habitants de Misrata et d'autres régions du pays.

La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, a appelé les forces pro-Kadhafi ainsi que les rebelles libyens à "cesser immédiatement d'employer des enfants comme combattants", disant que son bureau continuait de recevoir de façon quotidienne "des informations crédibles sur le recrutement et l'utilisation des enfants".

Selon les estimations de l'ONU, près d'un demi-million de personnes ont fui la Libye depuis le début de l'insurrection à la mi-février et environ 330.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays