Sa naturalisation a été actée depuis qu’il s’est réfugié en Côte d’Ivoire lors de l’insurrection populaire qui l’avait emporté. C’est depuis le 17 novembre 2014 que Blaise Compaoré est citoyen ivoirien. Mais c’est seulement le 18 janvier 2016 que sa naturalisation a été publiée dans le Journal officiel ivoirien. Tout comme l’ancien président déchu, son frère François Compaoré a aussi bénéficié de la nationalité ivoirienne.
Ce statut de citoyen ivoirien équivaut surtout à une protection assurée à l’ex-chef d’Etat chassé du pouvoir par la rue. Ce qui entre dans la droite ligne d’une récente déclaration du président Alassane Ouattara. Lors de sa récente visite en France, M. Ouattara a précisé qu’aucun Ivoirien ne sera plus extradé. Ainsi, Blaise Compaoré, désormais citoyen ivoirien, et qui est sous le coup d’une éventuelle extradition vers son pays pour son implication dans l’assassinat de Thomas Sankara, l’ancien président burkinabé, n’a plus à s’inquiéter.
Ce parapluie donné à Blaise Compaoré passe mal chez certains. Beaucoup ont fait savoir leurs désapprobations. «En un mot comme en mille, c’est tout simplement lamentable. Il l’a fait pour échapper à la justice de son pays, parce qu’il sait que la Côte d’Ivoire n’extrade pas ses ressortissants. Mais ceci est terriblement honteux. Il jette l’opprobre sur lui-même et sur tous ceux qui sont liés à lui»,a critiqué le Coordonnateur du Front de renforcement de la citoyenneté, Ismaël Diallo. Un mandat d’arrêt émis par la Justice burkinabé contre Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, dans l’affaire des écoutes téléphoniques au Burkina Faso avait failli jeter un froid diplomatique entre les autorités burkinabés et ivoiriennes.
Anani GALLEY
