«Biens mal acquis»: Teodorin Obiang reconnu coupable à Paris et condamné à trois ans de prison

Afriquinfos
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Paris (© Afriquinfos 2017)- L’actuel vice-président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, et fils du président guinéen en exercice, a été condamné par contumace ce vendredi 27 octobre 2017 à Paris en première instance, à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende.

Sur décision de l’instance, les biens de M.Obing saisis sont confisqués.

Cependant, la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris estime que Teodorin Obiang, ne s’est pas rendu au procès, et le rend coupable de nombreux de chefs d’accusation, notamment d’ abus de biens sociaux, blanchiment de détournement de fonds publics, blanchiment d’abus de confiance et blanchiment de corruption.

Le vice-président équato-guinéen en exercice s’est frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable, d’après l’instance judicaire. La peine prononcée est néanmoins inférieure à celle requise par le parquet national financier, qui demandait trois ans de prison ferme et une amende ferme de 30 millions d’euros.

Toutefois, le tribunal a ordonné la confiscation de tous les biens saisis. Notamment un somptueux hôtel particulier avenue Foch, dans la capitale, comme requis par le parquet. Objets d’art, voitures de luxe et de sport… Au total, cela concerne 101 pièces, hammam et discothèque, marbre et robinets recouverts d’or.

Procès Historique

La confiscation décidée vendredi devra cependant attendre l’issue d’une procédure en cours devant la Cour internationale de justice. Saisie par Malabo, qui conteste les poursuites françaises contre Teodorin Obiang, la CIJ a rendu en décembre dernier une ordonnance selon laquelle la France doit assurer, jusqu‘à l’issue de cette procédure à la Haye (Pays-Bas), l’inviolabilité de l’immeuble.

Teodorin Obiang est le premier dignitaire à être jugé dans le cadre des procédures dites de “biens mal acquis” lancées en 2010 en France.

La justice française, qui cherche à savoir si les fortunes des familles de plusieurs dirigeants africains ont pu être bâties en France grâce à des fonds publics détournés de leurs pays, enquête également sur les patrimoines bâtis par les proches de Denis Sassou Nguesso (Congo), du défunt Omar Bongo (Gabon) ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé.

La justice suisse s’intéresse également de près à Teodorin Obiang. Onze véhicules de luxe lui appartenant ont été saisis à Genève en novembre.

Historique ce procès qui s’est déroulé du 19 juin au 6 juillet car il est l’aboutissement d’une longue guérilla judiciaire et de dix années de procédure et de saisies spectaculaires à l’initiative des avocats Daniel Lebegue et William Bourdon. L’enquête avait été ouverte après des plaintes des associations Sherpa et Transparency International.

Innocente Nice