Belgique : Sept Congolais expulsés

Afriquinfos Editeur
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C’est à bord d’un avion militaire qu’ils ont quitté Bruxelles. Destination : Kinshasa. La nouvelle a été donnée par trois organisations : la Coordination contre les rafles, les expulsions et pour la régularisation (CRER), le Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers (CRACPE) et l’association Getting the Voice Out.

Quatre jours après l’expulsion ratée d’une citoyenne congolaise, l’Office belge des étrangers est revenu à la charge en procédant, ce mercredi, au renvoi de sept Congolais. Selon l’Agence Belga, la "dame" précitée a été hospitalisée quelques heures avant le décollage de l’avion. Son renvoi a été à nouveau reporté.

Samedi 15 février, la troisième tentative d’expulsion de cette ex-Zaïroise non-autrement identifiée n’a pas eu lieu suite à un incident survenu à bord. "Le commandant a décidé de refuser son transport à la suite de la mobilisation d’un groupe de passagers émus par ses pleurs", rapporte Belga. La députée bruxelloise FDF Gisèle Mandaïla Malamba faisait partie des passagers. Elle tentera en vain de parlementer avec les policiers qui escortaient la personne dont question. "La situation a dégénéré", rapportent des journaux belges. Des passagers ont été débarqués et brutalisés. C’est le cas notamment de Mandaïla qui assure avoir reçu un "coup de poing" de la part d’un jeune policier. Elle a porté plainte contre cet agent. De l’avis général, ce n’est pas la première fois que des "flics" du Royaume se comportent "en voyous" à l’égard des Africains subsahariens en général et des Congolais en particulier.

Le CRER, le CRACPE et Getting the Voice Out n’ont pas trouvé des mots assez durs pour exprimer leur indignation tout en craignant pour la vie des expulsés. "Plusieurs d’entre eux sont reconnus comme des combattants de l’opposition et on ne connaît pas le sort qui les attend là-bas", ont déclaré les représentants de ces organisations en soulignant, au passage, que dès leur arrivée ces personnes sont prises en charge par l’Agence nationale de renseignements "qui les soupçonnent systématiquement d’être des opposants politiques". Se reportant sur un article paru dans le quotidien londonien "The Guardian" daté du samedi 15 février, ces associations de souligner que les déportés "sont soumis à la torture", notamment dans les cachots situés dans l’Immeuble Kin Mazière. "Les associations dénoncent la négligence par l’Office des étrangers des risques d’emprisonnement, de torture, voire d’assassinat de ces demandeurs d’asile politique", conclut Belga.

Dans moins de cent jours, les concitoyens du roi Philippe vont aller aux urnes pour choisir leurs députés régionaux, fédéraux et européens. En Flandre, les nationalistes de la N-VA sont donnés vainqueurs. Au niveau des sondages d’opinion du moins. Les autres partis flamands tentent de faire contrepoids face à cette montée en puissance de cette organisation politique qui a fini par coiffer au poteau tous les "partis traditionnels". C’est le cas notamment des libéraux flamands de l’Open VLD. Ce parti compte parmi ses "jokers", une certaine Maggie De Block, médecin de son état. Il s’agit de l’actuelle secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration. L’hebdomadaire franco-belge "Le Vif/L’Express" assure qu’elle "devrait" réaliser un "score canon" en Brabant flamand.

Depuis l’avènement de "Maggie" à la tête de ce secteur un certain 6 décembre 2011, toutes les statistiques confirment une baisse du flux migratoire en Belgique. Cette embellie vaut à cette "dame de fer" d’accéder au "Top 10" des personnalités politiques les plus populaires. En janvier dernier, un quotidien bruxellois annonçait que l’Office des étrangers a ouvert 15.840 dossiers pour des demandes d’asile en 2013, contre 21.463 en 2012 et 25.479 en 2011. Quelle performance! "Les chiffres prouvent que les mesures en vigueur fonctionnent", s’exclamait l’intéressée. On apprenait qu’en 2013, l’Office belge des étrangers avait ouvert 1.225 dossiers de demandeurs d’asile congolais. Il y a donc sept de moins…

Issa Djema (avec Belga)