Barkhane reconnaissante à Niamey pour son retrait coordonné du Mali

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Niamey (© 2022 Afriquinfos)- Le nouveau commandant de la force Barkhane, le général Bruno Baratz, a rencontré le président nigérien Mohamed Bazoum ce mardi 2 août 2022. Le principal but de la rencontre: adresser des remerciements au dirigeant nigérien pour le soutien octroyé à l’armée française pour le retrait de celle-ci du Mali.

Le président nigérien Mohamed Bazoum a reçu mardi le nouveau commandant de la force française Barkhane, le général Bruno Baratz, venu le « remercier » pour le soutien du Niger à la France, indique un communiqué de la présidence à Niamey.

« Nous quittons le Mali (…) et nous avons besoin de sortir énormément de matériels que nous avons amassés pendant huit années d’opération dans ce pays« , a dit le général Baratz, cité dans le communiqué. Selon lui, « la seule solution pour le faire, c’était de passer par le Niger et nous souhaitions remercier officiellement le président de la République pour son appui dans cette réarticulation« .

La force Barkhane a été poussée hors du Mali par la junte militaire au pouvoir à Bamako depuis 2020. Elle est actuellement en train de finaliser l’évacuation de ses matériels de ce pays, dont une partie transite par le nord-ouest du Niger proche de la frontière malienne.

Le général Baratz a rappelé que le retrait de Barkhane du Mali « nécessite énormément de trafic routier. Il y a actuellement 6.000 conteneurs à sortir du Mali et on ne peut le faire que par la route« .

« Nous savons toutes les complications et tous les troubles que peuvent causer ces différents convois, qui font parfois plus de dix km de long. C’est effectivement pénible pour tout le monde. Nous reconnaissons vraiment l’effort réalisé par le peuple nigérien au profit des Français pour nous permettre justement de sortir proprement et correctement du Mali« , a ajouté le général Baratz. En novembre 2021, un convoi militaire français parti d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour rejoindre Gao, au Mali, avait d’abord été bloqué et endommagé par des manifestants à Kaya, dans le centre du Burkina Faso.

Le convoi avait repris sa route avant d’être de nouveau interrompu par des manifestants en colère à Téra, dans l’ouest du Niger. Trois d’entre eux avaient été tués par des tirs attribués aux forces nigériennes ou françaises.

De plus de 5.000, les militaires français ne seront plus que 2.500 environ au Sahel répartis entre le Niger et des pays du golfe de Guinée, en fonction de leurs besoins, à l’issue de leur retrait du Mali, selon l’état-major français.

L’armée française compte également changer de mode d’action au Sahel, offrant désormais d’intervenir « en soutien » et non plus en substitution des armées locales, avait déclaré début juillet le prédécesseur de Bruno Baratz, le général Laurent Michon.

Tous les moyens sont d’ailleurs déployés afin que le dernier soldat français quitte le Mali dans les semaines qui viennent. La France n’a d’ailleurs pas d’autre choix, compte tenu des relations exécrables entre Paris et Bamako. Il y a trois jours encore, la junte au pouvoir au Mali s’en est pris directement à Emmanuel Macron pour « exiger du président français qu’il abandonne sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante ».

Vignikpo Akpéné