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Cette décision, rendue publique ce jeudi au cours d'une conférence de presse animée par les chefs des services de défense et de sécurité, fait partie d'une série de mesures coercitives que les autorités comptent mettre pour combattre l'insécurité, dans cette ville de plus de deux millions d'habitants, où des "hors la loi" ont semé la terreur ces derniers temps.
La peur se lit encore sur les visages de nombreux citoyens, suite aux attaques perpétrées dans des quartiers de Conakry, ces dernières semaines, avec à la clé des victimes.
Le dernier cas en date est celui de l'assassinat d'un commissaire divisionnaire de la police, Pascal Bangoura. Il a été tué par balles la semaine dernière, dans le quartier de Sonfonia, dont il était le commissaire, par des individus armés, qui ont ensuite emporté son véhicule.
La conférence de presse a été précédée d'une rencontre sur l'épineuse question de l'insécurité, qui a regroupé ce jeudi aux environs de 12 heures GMT, au Palais du peuple, les élus locaux, les syndicats des transporteurs et les représentants des autres corporations, autour du gouverneur de la capitale, le commandant Sékou Resco Camara.
Au cours de cette réunion de sensibilisation, le commandant Sékou Resco Camara a appelé les élus locaux et les populations à travailler en synergie avec les services de sécurité dans la lutte contre la criminalité. Il a regretté le laxisme qui entoure la gestion des affaires liées aux bandits de grand chemin, qui se retrouvent généralement en liberté, faute de procédure qui n'aboutissent, une fois qu'ils sont interpellés.
C'est le lieu de rappeler le cas de l'un des présumés assassins l'année dernière de l'ancienne directrice du trésor et de la comptabilité publique Aïssatou Boiro, qui a été relaxé, avant d'être arrêté dans une autre affaire de vol suivi de meurtre.
L'affaire a choqué l'opinion, et le département de la Justice a tenu à se justifier face à cette situation qui devenait embarrassante, la semaine dernière à travers son porte-parole Ibrahima Béavogui.
Celui-ci a indiqué que le présumé assassin de Mme Aïssatou Boiro a été libéré grâce à la complicité d'un stagiaire qui aurait falsifié la signature du substitut du procureur.
Il faut noter que parmi les mesures sécuritairesqui n'ont pas encore été dévoilées, il y a la mise en place de la police de proximité. Le gouverneur Sékou Resco Camara a fait savoir durant la rencontre que l'un des volets de ce projet va porter sur la création de brigades dans les communes, et que chaque quartier sera doté de 10 agents, dont la tâche consistera surtout à remonter les informations au niveau des services de sécurité.
Le ministre délégué de la Défense nationale Kabèlè Camara, qui était l'un des principaux animateurs de la conférence de presse qui a suivi la réunion du palais du peuple, a énuméré les causes de la recrudescence du banditisme, en citant entre autres "la circulation des armes légères et de petits calibres, la consommation de drogues et la multiplication dans la capitale des débits de boisson, la porosité des frontières, l'exode rural, la manipulation politique de la jeunesse".
A propos de l'intervention de l'armée aux côtés des services chargés de la sécurité, à savoir la police et la gendarmerie, le ministre s'est voulu rassurant, en disant que "l'Etat ne pourra plus jamais laisser faire, Mais tout se fera dans le strict respect de la loi".
"L'armée n'interviendra qu'à des moments biens précis et à des heures très précises pour appuyer la police et la gendarmerie en cas de nécessité. Nous invitons la population à une franche collaboration", a déclaré Kabèlè. Histoire de chasser la peur les populations, qui ne gardent pas tellement de bons souvenirs quant aux méthodes de l'armée, pour le maintien d'ordre.
Le message du gouvernement semble clair : faire le tout pour le tout pour ramener la sécurité dans les quartiers de la capitale.