Assister l’Afrique : Le Japon vise d’autres objectifs

Afriquinfos Editeur
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Une aide de 32 milliards de dollars à l'Afrique

Organisée conjointement par le gouvernement japonais et des institutions internationales telles que les Nations Unies et la Banque mondiale, la TICAD V a rassemblé les représentants de 51 pays africains, de 74 organisations internationales et régionales de l'Afrique et de l'Asie, du secteur privé et de la société civile.

Le Premier ministre japonais Sinzo Abe a déclaré lors de son discours d'ouverture que le Japon allait octroyer une aide à l'Afrique, au cours des cinq prochaines années, d'environ 32 milliards de dollars, dont une partie sera consacrée à des projets de développement.

Le plan d'aide du Japon inclut approximativement 650 milliards de yens en prêts (100 yens équivaut à environ un dollar), pour aider à construire les infrastructures de base et lancer un nouveau programme de formation en faveur des jeunes en Afrique, l'initiative ABE (African Business Education Initiative for Youth), qui permettra à un millier d'Africains de partir au Japon pour étudier à l'université et effectuer des stages en entreprises.

"Avec l'initiative ABE, au cours des cinq prochaines années, nous allons nous atteler à 'cultiver des qualités humaines' en matière d'affaires et d'industrie qui conduiront à l'emploi de 30 000 individus", a annoncé Shinzo Abe dans son discours, avant d'évoquer d'autres domaines de coopération : la couverture santé, le développement de l'agriculture, de la paix et de la stabilité.

Le soutien africain pour un siège permanent au Conseil de sécurité

Cependant, si le Japon veut accroître ses investissements en Afrique, il est confronté à une situation embarrassante : le volume des échanges entre l'Etat nippon et l'Afrique ne totalise qu'environ 30 milliards de dollars et le nombre des ressortissants japonais en Afrique dépasse à peine les 8 000.

Au cours des cinq prochaines années, des entreprises japonaises pourraient augmenter lourdement leurs investissements, et ce, en échange de l'aide des pays africains concernant deux importants motifs de leur gouvernement : un siège permanent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et le soutien africain pour que Tokyo soit sélectionné pour abriter les Jeux Olympiques 2020.

En 2005, lors de la célébration du 60e anniversaire de l'ONU, le Japon, qui faisait l'alliance avec le Brésil, l'Allemagne, l'Inde et certains pays africains, a voulu pousser la réforme du Conseil de sécurité et obtenir un siège permanent, mais en vain.

L'an 2015 marque le 70e anniversaire de l'ONU, ainsi les questions liées à la réforme de l'ONU émergeront de nouveau. Le soutien de l'Afrique sera important pour un Japon ambitieux de devenir membre permanent du Conseil de sécurité.

L'autre soutien que le Japon souhaite obtenir de la part de l'Afrique concerne le droit d'organisation des Jeux olympiques de 2020. Au sein du Comité international olympique qui compte 111 membres, l'Afrique occupe 15 sièges.

Lors des Jeux olympiques d'été de Tokyo de 1964, l'Ethiopie a conservé son titre dans l'épreuve du marathon, alors que le drapeau national de la Zambie, qui a obtenu l'indépendance au cours des Jeux, a été hissé pour la première fois dans l'histoire des Jeux olympiques.

Dans son discours, M. Abe a affirmé : "Les Jeux de Tokyo ont donné l'opportunité à l'Afrique de se faire un nom sur la scène mondiale… Pour que Tokyo puisse devenir de nouveau une telle scène, le Japon a besoin de votre soutien. "