Après ‘CAN 2023’: Le Nigeria trucide son football en mélangeant serviettes et torchons, du management à la pelouse

Afriquinfos Editeur
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Abuja (© 2024 Afriquinfos)- Les récents résultats des Super Eagles sur la scène internationale, la démission dans la foulée du sélectionneur George Finidi ou encore la virulente sortie de Victor Osimehm sont autant de signes du malaise qui prévaut dans le football nigérian. De plus en plus de voix s’élèvent dans le pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 220 millions d’habitants) pour fustiger le management approximatif de la NFF (Fédération Nigériane de Football).

La défaite contre le Bénin, 97ème  nation dans le classement FIFA, lors de la 4ème journée des Eliminatoires Coupe du Monde 2026, a été la goutte d’eau de trop. Sur un terrain neutre en Côte d’Ivoire,  les vice-champions d’Afrique on subi une humiliante défaite (1-2). Jamais, de l’histoire, les Guépards n’avait réussi à battre leur grand voisin. Ajouté au nul (1-1) concédé face à l’Afrique du Sud à domicile, et aux piètres prestations face au Lesotho et au Zimbabwe lors des précédentes journées, les chances de qualification s’amenuisent pour les triples champions d’Afrique. Seulement trois (3) points pris sur douze (12) possibles et une cinquième place indigne dans le groupe C, où le Nigeria était annoncé comme ultra favori. 

Le géant d’Afrique de l’Ouest s’il ne redresse pas la barre lors des prochaines journées, risque de rater deux Coupes du monde consécutives après avoir manqué le Mondial au Qatar en 2022. Depuis leur première participation en 1994, il s’était qualifié pour toutes les éditions sauf celle de 2006. Il est donc impensable pour les supporters nigérians que leur sélection rate l’édition  2026 conjointement organisée par les  Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Mais ça n’en prend pas le chemin.

Depuis 2021, le Nigeria n’a plus remporté de matchs de qualification  pour la Coupe du monde. Cela fait en tout sept matches depuis l’époque de Gernot Rohr à George Finidi en passant un consortium d’entraîneurs nigérians.

Pour de nombreux observateurs, même le parcours et la médaille d’Argent gagnée en Côte d’Ivoire lors de la CAN 2023, n’ont fait que provisoirement voiler le manque de profondeur, de sens tactique et de style de jeu de leur sélection nationale. Et ce, depuis des années. Les Super Eagles ne font plus peurs sur le continent. 

Comme à l’accoutumée c’est le sélectionneur qui a servi de fusible. Après seulement deux mois, George Finidi a rendu son tablier car selon les indiscrétions, il lui était demandé d’être à nouveau entraineur adjoint d’un technicien expatrié qui sera prochainement nommé. Une nouvelle décision de la NFF qui est mal vu par les supporters des Super Eagles. Pour eux, le problème ne se situe pas seulement au niveau de l’entraineur, mais surtout de la gestion des dirigeants de la NFF.  L’ineptie du président Ibrahim Gusau, et de son prédécesseur Amaju Pinnick, pèse lourdement sur les résultats. Ils sont notamment indexés pour les recrutements de sélectionneurs dans une opacité totale. Leur licenciement à l’instar de celui de Peseiro juste après la CAN et l’inexplicable attente avant de confirmer George Finidi au poste d’entraineur principal, font encore plus jaser. Le non payement des  salaires de l’encadrement technique ou encore des primes des joueurs, plombe également l’ambiance autour de la sélection nationale.

Autant de maux, qui expliqueraient les performances des Super Eagles ces dernières années. La débâcle lors des deux dernières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, devrait servir de déclic pour que la NFF revoie son fusil d’épaule et prenne les décisions adéquates pour relancer les Super Eagles. Pour espérer un billet pour le prochain Mondial, 18 points sont à prendre lors des six journées à venir. 

S. B.