Angola: Trente-sept personnes jugées pour tentative de coup d’Etat

Afriquinfos
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Luanda (Afriquinfos, 2016) – Selon les médias angolais, 37 personnes sont accusées d’association de malfaiteurs. Elles auraient lancé au petit matin du 31 janvier 2016 un assaut contre le Palais présidentiel et occupé la radio et la télévision publiques. Elles comparaissent devant le Tribunal de Luanda ce vendredi.

Pour Angop, l’Agence de presse angolaise qui cite le procureur,  les 37 personnes sont d’anciens membres de la branche armée de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), le  principal parti d’opposition, fondé par feu Dr Jonas Savimbi. Une accusation rejetée par Adalberto da Costa Junior, le chef du groupe parlementaire de l’Unita.

Selon lui, cette méthode est souvent utilisée par le pouvoir en place pour humilier l’opposition. Pour cela, il a invité le régime du président José Eduardo Dos Santos à «traiter sérieusement cette question de coup d’Etat». Puisqu’en mars dernier, 17 opposants avaient été condamné de deux (02) à huit (08) ans de prison pour «tentative de rébellion». Même s’ils ont par la suite été amnistiés, les arrestations et les procédures judiciaires angolaises laissent quelque peu les Angolais dubitatifs. Car, le motif de l’arrestation des 37 personnes accusées de putsch a été formulé presqu’en catimini. Selon  le procureur, c’est pour «éviter toute spéculation inutile et la panique dans la population». Il a ajouté qu’une vingtaine de personnes était également poursuivie dans la même affaire de coup d’Etat.

Au pouvoir depuis 1979, chef du parti Mouvement révolutionnaire pour l’Angola (MPLA), José Eduardo Dos Santos est le principal favori de l’élection présidentielle de 2017. Beaucoup restent sceptiques par rapport à sa décision de se retirer de la politique en 2018. Agé de 74 ans, la rigueur avec laquelle il dirige le pays est sujette à polémiques. La nomination en juin dernier de sa fille Isabel Dos Santos à la tête de la compagnie pétrolière nationale, est contestée par l’opposition et par un groupe de juristes. «J’ai été cadre supérieur dans plusieurs sociétés en Angola, mon CV parle de lui-même», s’était-elle défendue. Mais ses détracteurs n’ont pas été satisfaits. Un groupe de juristes a saisi la justice à cette fin. Ils ont motivé leur saisine par le fait que les agents publics, y compris le chef de l’Etat, n’ont pas le droit de nommer leurs membres de famille. Invités par la Cour suprême à présenter leur défense, le président José Eduardo Dos Santos et sa fille n’ont pas jusqu’à présent donné suite.

Anani   GALLEY